Page:Mercure de France tome 006 1892 page 348.jpg
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− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Reste les coups, sévices et injures graves !... Ma petite Colombine, il faut te résoudre à te faire bâtonner. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Tu en parles à ton aise, toi... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Oh ! je me tiendrai caché, prêt à te défendre et à constater... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Et puis, ça n'est pas facile !.. Pierrot n'est guère acariâtre.... Il est doux comme un mouton, indifférent plutôt... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Diable ! | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Pourtant... pourtant... quelquefois, lorsqu'il a la cervelle turlupinée par quelque rime qui ne vient pas... et qu'on le dérange... il grinche.... Enfin j'essaierai.... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Oui, en choisissant adroitement le moment... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Et en étant incomparablement insupportable. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Tiens! Tiens !... Quelle est cette forme blanche qui erre parmi les tombes, là-bas, dans le lointain. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Ah ! Mon Dieu! Un fantôme!... Sauvons-nous! | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Mais non ! Mais non ! Par ma batte, je ne me trompe pas, c'est ton mari, c'est Pierrot !... Que diable vient-il faire ici, dans ce cimetière, à cette heure? | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — C'est sa promenade favorite, la nuit... Il prétend que dans ce silence l'inspiration... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Mais il est avec quelqu'un. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Eh ! oui, il parle avec quelqu'un. | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}.— Mais... c'est Monsieur Barbin, le libraire... | |
− | + | <br />{{gap}}{{sc|Colombine}}. — Cachons-nous, les voici... Aussitôt que son libraire se sera retiré, je me montrerai... Je lui ferai une scène de harpie, et s'il porte la main sur moi... | |
− | Aussitôt | + | <br />{{gap}}{{sc|Arlequin}}. — Cachons-nous derrière ces tombes... Les voici.<noinclude> |
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Version actuelle en date du 31 janvier 2015 à 16:19
délit d'adultère avec une personne aussi sidérale.
Arlequin. — Reste les coups, sévices et injures graves !... Ma petite Colombine, il faut te résoudre à te faire bâtonner.
Colombine. — Tu en parles à ton aise, toi...
Arlequin. — Oh ! je me tiendrai caché, prêt à te défendre et à constater...
Colombine. — Et puis, ça n'est pas facile !.. Pierrot n'est guère acariâtre.... Il est doux comme un mouton, indifférent plutôt...
Arlequin. — Diable !
Colombine. — Pourtant... pourtant... quelquefois, lorsqu'il a la cervelle turlupinée par quelque rime qui ne vient pas... et qu'on le dérange... il grinche.... Enfin j'essaierai....
Arlequin. — Oui, en choisissant adroitement le moment...
Colombine. — Et en étant incomparablement insupportable.
Arlequin. — Tiens! Tiens !... Quelle est cette forme blanche qui erre parmi les tombes, là-bas, dans le lointain.
Colombine. — Ah ! Mon Dieu! Un fantôme!... Sauvons-nous!
Arlequin. — Mais non ! Mais non ! Par ma batte, je ne me trompe pas, c'est ton mari, c'est Pierrot !... Que diable vient-il faire ici, dans ce cimetière, à cette heure?
Colombine. — C'est sa promenade favorite, la nuit... Il prétend que dans ce silence l'inspiration...
Arlequin. — Mais il est avec quelqu'un.
Colombine. — Eh ! oui, il parle avec quelqu'un.
Arlequin.— Mais... c'est Monsieur Barbin, le libraire...
Colombine. — Cachons-nous, les voici... Aussitôt que son libraire se sera retiré, je me montrerai... Je lui ferai une scène de harpie, et s'il porte la main sur moi...
Arlequin. — Cachons-nous derrière ces tombes... Les voici.