Page:Mercure de France tome 004 1892 page 329.jpg
Version actuelle en date du 14 mars 2013 à 14:46
On n'aime vraiment une femme que quand on ne la connaît pas; on ne la connaît que quand on ne l'aime plus.
Il ne faut point étudier la femme par l'analyse, mais par la synthèse. Tout ce qu'on met en elle, elle l'est; rien de ce qu'on cherche en elle ne s'y trouve.
Il n'y a ni à comprendre, ni à connaître la femme : il n'y a qu'à la goûter.
Il faut se méfier d'une femme, si on ne l'aime pas, avoir confiance en elle, si on l'aime. Ce n'est pas très sûr, mais le bonheur en dépend. Si l'on veut être en sûreté, il vaut mieux ne pas aimer.
Avec les femmes dont on ne peut rien espérer, un brin de cour est néanmoins utile : elles savent gré du sentiment qu'elles provoquent et du respect qu'elles inspirent.
Une femme veut toujours être courtisée, même lorsqu'elle est décidée à n'y faire aucune attention.
Faites la cour, sans la compromettre, à une femme qui peut vous être utile ; compromettez, sans lui faire la cour, une femme qui peut vous nuire.
Comme pour une place forte, il y a trois manières de prendre une femme : l'assaut, la ruse, la famine.