Page:Mercure de France tome 006 1892 page 236.jpg
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− | Il souriait en prononçant les paroles d'adieu; | + | {{gap}}Il souriait en prononçant les paroles d'adieu ; mais, disparu le journaliste, il devient grave, porte à ses lèvres son cigare, qui charbonne, et, d'un pied lent, il effectue le va-et-vient machinal des rêveries absorbantes — ou des combinaisons ardues. Soudain, avec un haussement d'épaules méprisant:<br /> |
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− | Il songe cette conversation de tout à l'heure: fut-il prudent, prudent sans défaillance? Il tâche à se rappeler le mot pour mot de ses dires, que la presse, demain, va divulguer au monde entier... Des minutes inquiètes s'écoulent... | + | {{gap}}Il songe cette conversation de tout à l'heure : fut-il prudent, prudent sans défaillance ? Il tâche à se rappeler le mot pour mot de ses dires, que la presse, demain, va divulguer au monde entier... Des minutes inquiètes s'écoulent...<br /> |
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− | L'inquiétude s'évapore, s'annule; seule une contrariété lui reste de l'aventure désagréable — et inévitable. Il ravive son mauvais cigare, presque éteint. Il sourit avec commisération. | + | {{gap}}L'inquiétude s'évapore, s'annule ; seule une contrariété lui reste de l'aventure désagréable — et inévitable. Il ravive son mauvais cigare, presque éteint. Il sourit avec commisération.<br /> |
− | « Si la richesse fait le bonheur!... » | + | {{gap}}« Si la richesse fait le bonheur!... »<br /> |
− | Ah! certes, c'est autre chose... Cette pensée le mélancolise. Il écarte le rideau de la fenêtre : sur la mer, un brouillard se lève où le soleil poudroie... | + | {{gap}}Ah! certes, c'est autre chose... Cette pensée le mélancolise. Il écarte le rideau de la fenêtre : sur la mer, un brouillard se lève où le soleil poudroie...<br /> |
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− | Sa physionomie s'empreint de lassitude. Est-ce sa faute, voyons? La richesse, fatalité heureuse, voilà tout... Et puis,au fond, qu'a-t-il de plus que<noinclude> | + | {{gap}}Sa physionomie s'empreint de lassitude. Est-ce sa faute, voyons ? La richesse, fatalité heureuse, voilà tout... Et puis, au fond, qu'a-t-il de plus que<noinclude> |
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Version actuelle en date du 24 décembre 2014 à 13:44
- « ... Il fumait un mauvais cigare qui s'entêtait à ne pas brûler comme il faut. »
- « ... Il fumait un mauvais cigare qui s'entêtait à ne pas brûler comme il faut. »
- ....................................................
- « — Ah! non... Le bonheur, c'est autre chose... »
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- (Figaro du 14 septembre 1892. Interview de M. le baron Alphonse de Rothschild (passim), par Jules Huret.)
Il souriait en prononçant les paroles d'adieu ; mais, disparu le journaliste, il devient grave, porte à ses lèvres son cigare, qui charbonne, et, d'un pied lent, il effectue le va-et-vient machinal des rêveries absorbantes — ou des combinaisons ardues. Soudain, avec un haussement d'épaules méprisant:
« L'interview !... »
Il songe cette conversation de tout à l'heure : fut-il prudent, prudent sans défaillance ? Il tâche à se rappeler le mot pour mot de ses dires, que la presse, demain, va divulguer au monde entier... Des minutes inquiètes s'écoulent...
« Bah !... »
L'inquiétude s'évapore, s'annule ; seule une contrariété lui reste de l'aventure désagréable — et inévitable. Il ravive son mauvais cigare, presque éteint. Il sourit avec commisération.
« Si la richesse fait le bonheur!... »
Ah! certes, c'est autre chose... Cette pensée le mélancolise. Il écarte le rideau de la fenêtre : sur la mer, un brouillard se lève où le soleil poudroie...
« Autre chose... »
Sa physionomie s'empreint de lassitude. Est-ce sa faute, voyons ? La richesse, fatalité heureuse, voilà tout... Et puis, au fond, qu'a-t-il de plus que