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COLÛMBINE.—Oh !... C'est très solide... C'est en soie.
ARLEQUIN.—En soie !...
COLOMBINE. — Oui.
ARLEQUIN. — Oh ! femme! femme !..
(Colombine s'avance sans être vue de Pierrot et dépose à ses pieds la cordelière en question.}
COLOMBINE. — Pourvu qu'il l'aperçoive.
PIERROT. — Oh! Lune! Lune !... Sois pitoyable une fois !.. Envoie-moi tout ce qu'il faut pour me pendre.(// aperçoit la cnrdelière.)T\ens\...l}n cordon, un cordon de soie... C'est solide... C'est tout ce qu'il faut...
CoLOMisiNi;. — Bravo! bravo !... Il la tient...
ARLEQUIN.— Pauvre Pierrot!...
PIERROT. — Mais d'où diable peut provenir ce lacet secourable ?... (// regarde de ions côtés.} Personne !.. Personne !... Quelle bienveillante divinité?... Serait-ce toi, ô Lune, ô ma blonde maîtresse ? Aurais-tu enfin pris une fois pitié ?Oh! laisse-moi le croire. Eh ' d'ailleurs, qu'importe?
COLOMBINE. — Pourvu qu'il ose, maintenant.
PIERROT. — Qu'importe? Qu'importe? Je veux monter vers toi! Je veux voler vers toi... Ce sapin... (// monte sur un sapin.) Je sors sans regret « d'un monde où l'action n'est pas la sœur du rêve».Et maintenant, glaces d'ici-bas qui reteniez mes plumes prisonnières, adieu... Je monte, je vole; à travers l'éther bleu, vers les blonds cheveux de ma douce Lune, dans le beau pays où l'on a le droit de chanter, je vole, je m'envole, adieu, ah! (Il se pend.}
ARLEQUIN. — Ah ! le malheureux ! le malheureux!
COLOMBINE. — Bravo 1... Je ne l'aurais pas cru si brave...
ARLEQUIN. — Le malheureux ! Si je montais couper la corde ...
COLOMBINE. — Non, allons chercher la gendarmerie.
ARLEQUIN. —Oui, courons!