Page:Mercure de France tome 002 1891 page 144.jpg
De MercureWiki.
Version du 24 mai 2011 à 15:02 par Admin (discuter | contributions)
D'abord s'en vint l'Ennemi à l'entour
De mon corps inerme et seul dans sa Tour
Déverse sur sa base de sagesse;
Puis s'essouffla l'Atabule brumal
Qui, sur mon corps inaccessible au Mal,
Gerça la Tour comme écorce gélive.
Elle au plus près de moi venue alors,
Ce fut un ineffable corps à corps
Dont geignait et saignait mon corps brehaigne.
Par griève blessure elle l'émut,
Et m'enveloppa si bien qu'elle m'eût
Brûlé dans sa chevelure ignivome
N'était l'Esprit soudain aide et vainqueur
Qui rendit vaine et froide pour mon cœur
Sa chevelure détorse, sa force.
Ce ne fut que mon corps qui se damna :
L'Esprit permit que la folle entraînât
La fane de mon corps sur son alfane.
Mais depuis mon cœur surveille à l'entour
Et, pour cacher les brèches de la Tour,
Plante l'aurone dans les chantepleures.