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Ne quittons pas le dernier chapitre des banquets sans parler du dernier dîner des Têtes de Bois (5 février), présidé par Jean Dolent, et où l'on remarquait les peintres Eugène Carrière, Paul Gauguin; le poète Charles Morice; l’affichiste Jules Chéret; le statuaire Jean Dampt. Etaient là aussi Marc Amanieux, Armand Renaud, Paul Dupray, Henry Piazza, Charles Masson, Félicien Champsaur, P. Giat, Ernest Carrière, Agache, Albert Maignan, Jules Valadon, Armand Berton, ― Grand succès pour Charles Morice; bon accueil à MM. Marc Amanieux, Armand Renaud, Henry Piazza.
Ont paru ces derniers jours: chez L. Genonceaux, le Sanglante ironie, par Rachilde; chez Savine, Vieux, par G. Albert Albert Aurier; chez Tresse et Stock, Le Vierge, par Alfred Valette.
Le catalogue complet d'Odilon Redon - tableaux, dessins et lithographies ― sera prochainement publié par l'éditeur Deman, à Bruxelles.
Ce n'est pas la première fois que, soit comme député, soit comme avocat, M. Millerand plaide « pour la Littérature ». Dans la question de La Fille d'Elisa, mû par son respect de la liberté de l'art et de la pensée, il a prononcé à la Chambre quelques paroles spirituellement ironiques dont il faut le congratuler (Thermidor ne nous a pas fait oublier cet incident plus ancien, mais plus intéressant). Avec tact, il n'a pas trop insisté, comprenant qu'on ne raisonne pas avec l'hypocrisie et qu'on ne peut, en deux mots, instruire le provincialisme de gens ignorant que M. de Goncourt a montré, depuis quarante ans, plus de talent et plus de courage qu'il n'en faut pour être, ― de droit,― au-dessus de la critique préventive. Je me figure que tous les hommes de lettres désintéressés trouveraient en M. Millerand, à l'occasion, un défenseur contre l'arbitraire, la sottise ou la pudibonderie: c'est avoir choisi la bonne part.
R. G.