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- II a duré moins qu'une fleur dans votre main,
- Ce voyage entrepris à l'aventure, ensemble,
- Vers un ciel d'éternel printemps qui vous ressemble
- Me voilà seul et j'ai perdu votre chemin.
- Mais je vous chante au fond des forêts où m'écoute,
- Seul, le chœur étonné des Faunes; et, tandis
- Que je leur dis et leur redis nos paradis,
- Le regret obscurcit mes regards, goutte à goutte.
- Alors, donnant l'empire à mes yeux immortels
- Par delà l'horizon de cette humaine vie,
- Un bon Ange apparaît soudain, qui me convie
- A voir mes songes incarnés en doux pastels.
- Et je vous ai sans nos poussières de la terre,
- Sans les tentations dont le régne est puni:
- Pure évocation d'un silence infini,
- Irradiant tous les mirages du mystère.
Pour Stuart Merrill.
- L'or rosé de l'aurore incendie
- Les vitraux du palais où se danse
- Une lente pavane affadie
- Aux parfums languissants de l'air dense.
- L'éclat falot de la bougie agonise
- A l'infini dans les glaces de Venise.