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rimes les plus sûres et rythmée merveilleusement?
Il reste seulement certain que, de même
que tous les esprits très féconds, Aurier était un
poète inégal. Ce défaut n'est-il point une quasi
supériorité? Encore un^ fois,je ne dirai pas non.
Entre ces ébauches, la plus notable, par l'importance
qu'elle devait avoir, semble être Irénée. Il
n'écrivit qu'un acte à peine de cette tragi-comédie
où il voulait expliquer non pas seulement
l'inutilité, mais la nocuité de l'expérience et du
savoir humains ; ce peu est déjà d'un grand
intérêt: on y sent une réelle force de pensée et,
dans tels passages, celui des femmes de jadis, par
exemple, celui où sont dits les méfaits de la
science, il y a des vers exquis ou formidables.
Irénée, l'Innocence, est sollicité par le démon
Asmodeus qui veut lui apprendre la science,
c'est-à-dire l'amour— puisque tout est dans ce mot et que la science n'est que désir, c'est-à-dire amour (i).
« Viens, dit Asmodeus. < Non I Viens ! Mes lèvres ont le goût des ambroisies. » L'Archange qui veille sur le frêle Irénée répond (je cite d'après un premier texte modifié dans le dernier manuscrit): « Le savoir est un puits aux murailles moisies. » Asmodeus: « Le savoir est un ciel d'éternel germinal. > Tel est le débat, entremêlé d'aristophanesques bouffonneries. Irénée succombe, et, dès qu'il est savant, «la nature lui paraît abominable >, (2}. Fâcheusement, l'éducation classique, la lecture, souvent maladroite, des tragédies de la belle époque, de séculaires préjugés, la routine où, depuis la Renaissance, les professeurs de belles-