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vient l'été de l'âge. Il est certain que M. Charles Cudell est de ceux qui disent bien haut: « Mais laissez-nous pleurer puisque ça nous amuse. » Au fond, il a raison comme Albert, et termine logiquement une existence condamnée, dès son aurore, par le spleen des révoltés. Très joli morceau de description dans le passage de la mort de la jeune fille que l'on enterre en état de putréfaction. Cette pourriture vierge et cependant pourriture infecte est supérieurement rendue par un matéraliste élégiaque. Ecrit avec soin et de-ci de-là poétique, ce petit roman a tout le poivre que comporte un livre de blasé.
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La Bataille de Tire-tes-Grègues, par Maxime Oget (Savine).— Bien de l'incohérence eu beaucoup trop de pages.
Z.
Peau de Satin, par Paul Ponsolle (Savine}.— Il ne s'agit nullement de la polka qui porte ce nom,mais d'une femme du monde, « sorte d'animal paresseux dont on masse le cuir tous les jours », aurait dit le regretté Cladel. Cette femme du monde vit dans un singulier milieu où on rencontre des hommes qui se liguent, comme au temps des Habits noirs, contre la vertu des belles, et font le serment de les déshonorer pour les punir d'être froides. Puis le plus propre de ces hommes-là montre des lettres d'amantes, après boire... et finit par épouser tout de même la Peau de Satin en question. J'aime à croire que M. Paul Ponsolle, vivant dans le meilleur monde, a voulu se distraire de sa profonde monotonie en inventant un autre meilleur monde plus mouvementé, mais absolument étranger au premier. Chez les viveurs de haute marque, on est quelquefois stupide; seulement,on a généralement peur de la correctionnelle.
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A. V.
La Dragée haute, par Féline de Comberousse (Perrin). — Les héros s'appellent Grainat, Destroipond, Palingru, Cerfeuil, Vaucloison, et enfin il y a un jeune romancier de la