Sa robe était de tulle avec des roses pâles,
Et rose pâle était sa lèvre et ses yeux froids,
Froids et bleus comme l'eau qui rêve au fond des bois.
La mer Tyrrhénienne aux langueurs amicales
Berçait sa vie éparse en suaves pétales ;
Très douce elle mourait, ses petits pieds en croix,
Et quand elle chantait quelque Irlande sa voix
Faisait saigner aux cœurs leurs blessures natales.
Toujours à son poing maigre un bracelet de fer,
Où son nom de blancheur était gravé « Stéphane »,
Semblait l'anneau rivé de l'exil très amer.
Dans un parfum d'héliotrope diaphane
Elle mourait fixant les voilés sur la mer...
Elle mourait parmi l'automne... vers l'hiver.
Et c'était comme une musique qui se fane.
Albert Samain.