Aquarelle

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Ernest Raynaud, « Aquarelle » , Mercure de France, t. I, n° 9, septembre 1890, p. 319.


AQUARELLE


C'est d'un grain de satin la peau de son visage.
Bleue à croire qu'un bleu reflet de lune y joue,
Et le nez qui nuement fait ombre sur la joue,
La grâce en a modelé tous les cartilages !


Le cold-cream obligeant fixe le bleu nuage
Du riz sur le satin éclatant de la joue,
Et l'on surprend des reflets blancs de coquillage
À l'oreille, où sommeille un éclair de bijou.

La lèvre sensuelle et molle, où saignent comme
Des pourpres de pivoine et de géranium,
Esquisse un rire, déceleur de perles franches,

Et les yeux, ô les yeux ! quels éclairs d'or ils ont,
Sous l'échafaudage artistisque des frisons
Que parachève un papillon de soie orange !

Ernest Raynaud.

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