Les Livres novembre 1892

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Mercvre, « Les Livres », Mercure de France, t. VI, n° 35, novembre 1892, p. 268-275.



LES LIVRES (I)


 Le Latin Mystique, les Poètes de l'Antiphonaire et la Symbolique au Moyen-Age, par Remy de Gourmont, avec une Préface de J.-K. Huysmans et une Miniature de Filiger (Edition du Mercure de France, et se vend chez Léon Vanier). — V. page 240.
 Le Premier Livre Pastoral, par Maurice du Plessys (Léon Vanier). — V. page 197.
 Le Salut par les Juifs, par Léon Bloy (Adrien Demay, 21, rue de Châteaudun).— Franciscus Zephyrus Florentin, qui fut un assez estimable philologue mais un bien timide exégète, écrivait dans son commentaire à l'Apologeticus adversus gentes de Tertullien : « Celui qui voudrait expliquer très bien le très profond mystère de la Trinité devrait connaître Dieu très bien. Mais cela est certainement beaucoup plus difficile que de percer l'Isthme ». Cet homme paraîtrait sans doute à M. Léon Bloy un triste idiot, et de même tout théologien sans audace, enlisé dans les nauséabonds marécages du catholicisme prudent et bien élevé. Je dois avouer que cette opinion peu charitable me semble très légitime, et qu'un livre de fougueuse spéculation comme le Salut par les Juifs, inquiétant pour les consciences orthodoxes, devient aussitôt qu'imprimé un outrage continuel à tous les cuistres de sacristie, et oblige au contraire à la sympathie et presque à l'admiration ceux qui, même détachés de tout dogme, goûtent encore le plaisir, archéologique, hélas ! de s'intéresser à l'Absolu.
 Depuis le crucifiement de Jésus, les Juifs portent à travers les âges et les contrées la réprobation de leur attentat contre Dieu, et cependant ils sont le peuple élu entre tous ; Salus ex Judaeis est, dit l'Evangile de saint Jean. Comment résoudre la prodigieuse antinomie, « deviner l'énigme infiniment équivoque de cette damnation? ». Il ne faut rien moins que pressentir ce qui se passe au sein même de la Trinité », et, avec une hardiesse effrayante chez un croyant, M. Léon Bloy révèle son interprétation personnelle du mystère. Bien qu'il se défende énergiquement d'hétérodoxie, je crains qu'il n'ait renouvelé en partie les antiques hérésies des montanistes et des caïnites : mais cela ne regarde que lui et son directeur de conscience, s'il en accepte un, et il ne faut considérer que l'extraordinaire et inattendue beauté du paraclétisme qu'il prophétise. Le peuple élu et cependant reprouvé n'est rien moins que le symbole humain d'un ineffable conflit entre le Christ et le Paraclet : « Israël est investi par privilège de la représentation et d'on ne sait quelle très occulte protection de ce Paraclet errant dont il fut l'habitacle et le récepteur ». De même qu'autrefois, en Jésus, il crucifia le Pauvre par excellence, de même maintenant il le crucifie encore, sous la forme de l'Argent, qui est la substance du Pauvre. Mais, peu à peu, les chrétiens aussi sont devenus semblables aux Juifs : eux, les pauvres de jadis, ils ont crucifié le Pauvre, c'est-à dire sordidement ravi et cruellement torturé l'Argent, et quand tous auront accompli le crime qu'ils reprochent depuis des siècles à la race maudite, il faudra bien que le Christ les quitte, puisqu'ils l'auront renié: et alors, le Consolateur, le Paraclet pourra venir pour être torturé à son tour « par les membres de Jésus-Christ ». Ici, la parole même de l’Évangile de l'abjection providentielle doit être citée, annonçant, avant la réconciliation suprême dans l'Infini, le règne méconnu et douloureux de ce que les bourgeois pharisaïques appelleraient volontiers la Crapule,
 « Ce Visiteur inouï n'aura pas d'amis et sa misère fera ressembler les mendiants à des empereurs. » II sera le fumier même où l'indigent Iduméen raclait ses ulcères. On se penchera sur lui pour voir le fond de la Souffrance et de l' Abjection.
 » A son approche.... les charognes en putréfaction se couvriront de parfums puissants achetés à des navigateurs téméraire pour se préserver de sa pestilence, et, dans l'espoir d'échapper à son contact, les empoisonneurs des pauvres ou les assassins d'enfants diront aux montagnes de tomber sur eux.
 » Après avoir exterminé la pitié, le dégoût tuera jusqu'à la colère, et ce Proscrit de tous les proscrits sera condamné silencieusement par des magistrats d'une irréprochable douceur.
 » Jésus n'avait obtenu des Juifs que la haine, et quelle haine ! Les chrétiens feront largesse au Paraclet de ce qui est au-delà de la haine.
 » Il est tellement l'Ennemi, tellement l'identique de ce Lucifer qui fut nommé Prince des Ténèbres, qu'il est à peu près impossible — fût-ce dans l'extase béatifique — de les séparer. »
 Alors, dit la voix véhémente d'Israël figurant la troisième personne de la Trinité, « alors, il sera tout simple qu'il descende, le Crucifié.... Car le salut du monde est cloué sur moi, Israël, et c'est de Moi qu'il lui faut « descendre ».
 L'apocalypse démesurée et violente de M. Léon Bloy échappe, comme on le voit, à la basse critique et aux chicanes grammaticales: il faut en aimer ou en haïr franchement l'imagination fulgurante et ténébreuse. Elle troublera, s'ils sont capables de la comprendre, les heureux de ce monde ; car elle est, elle aussi, mais avec une incomparable énergie du Verbe, annonciatrice des jours où se paieront toutes les archiséculaires dettes de souffrance et de désespoir. Mais si la haine presque universelle est réservée nécessairement à qui osa écrire un pareil livre, M. Léon Bloy peut compter au nombre de ses amis inconnus quiconque exècre la vilenie médiocre, — respectée et triomphante.

P. Q.


 Poésies (2 vol.) et Poésies Nouvelles (1 vol.), par Catulle Mendès, avec 3 portraits de l'auteur, eaux-fortes de F. Desmoulin (Charpentier). — Un charmeur; une grâce légère, brillante, enlaçante, sensuelle, parfumée, quelque chose comme « du rosolio sucé dans un flûte mousseline », ainsi qu'il l'a écrit lui-même dans une adorable petite pièce. Cela simplement? Non point. Une hautaine clameur d'épopée aussi, et de fulgurantes parades avec l'épée à deux mains héritée du Charlemagne du romantisme. C'est avec ce côté héroïque de la poésie du maître que les deux premiers volumes nous font refaire connaissance, et il feut proclamer qu'Hespérus, les Contes Epiques, le Soleil de Minuit, les Soirs moroses sont de très nobles poèmes, de perfection achevée, d'imagination flamblante et grandiose. Dans le troisième volume, Catulle Mendès paraît avoir abandonné un peu le mode épique pour se livrer à la confection des plus délicates orfèvreries. Tous ces rondels, villanelles, odelettes sont d'un pimpant, d'un scintillant, d'un chatoyant merveilleux. Impossible d'aller plus loin dans rassemblement mélodieux des rimes, dans la virtuosité menue et fleurie du badinage. C'est l'enchantement du Joli; et le poète serait sans conteste le premier si la poésie n'avait d'autre mission que de briller comme un bijou. Mais quelque lassitude se mêle à cette ivresse quasi physique ; et après toute cette débauche de gentillesses fondantes, de strophes musquées, d'odelettes glacées a la framboise, on aspire violemment après le verre d'eau pure d'une simple émotion. L'émotion: voilà ce que Catulle Mendès semble avoir souci de fuir à tout prix. Ce qui le préoccupa seul, c'est la sensation, et encore la sensation localisée à l'épiderme, en un mot le frôlement; et il faut s'empresser d'ajouter que nul n'a poussé plus loin que lui l'irritation savante des papilles. Si la première condition de tout art est d'être sincère, le poète aurait eu grand tort de diminuer le sien en l'appliquant à des objets pour lesquels il n'est point fait; et peut-être le comble de l'artifice eût été pour lui de feindre le simple et le naturel. Il y a perdu de nous toucher; mais, en revanche, il nous a donne, dans le domaine de l'imagination pure, de somptueuses fêtes, de luxueuses orgies, et dans une splendeur de marbres polychromes, de velours pompeux, de soies fleuries et bruissantes, une sorte de banquet à la Véronèse, étincelant et théâtral, où lui-même siégeait avec la grâce ouvragée d'un Florentin blond. C'est en lui que le romantisme incarna son expression la plus significative. Avec son goût du geste héroïque, l'empanachement de sa langue, son inspiration à la fois truculente et précieuse, ses visions grandioses, sa psychologie exorbitée, il résume admirablement toute l'école qui mena son train brillant et tumultueux à travers le siècle.
 De cette féerie qu'il nous donna, c'est une profonde reconnaissance que nous conservons, et si l'évolution des goûts et des idées — évolution qui ne connaît point d'arrêt — nous entraîne maintenant vers d'autres rivages , ce n'est certes point sans mélancolie que nous nous tournons, là-bas, vers cette Venise qui s'enfonce peu à peu à l'horizon avec ses dômes dorés, ses basiliques peintes, ses palais tragiques reflétés dans les canaux moirés, lourds de noirs secrets et d'où viennent encore à nous, mêlés à de longs trémolos sinistres, des échos alanguis et tièdes de violes mourantes sur les eaux.

A. S.


 Sur le Retour, par Paul Margueritte (Ernest Kolb). — Un colonel de cuirassiers, M. de Francœur, va passer un congé de trois mois chez son frère, au château de Luzerne. Il y rencontre Yveline, une créole de quinze ans déjà femme, et s'en éprend. Cet homme sur le retour — la cinquantaine demain — ignore l'amour sinon l'aventure, et, point viveur, plutôt chaste, paraissant au reste plus jeune que son frère dont il est l'aîné de deux lustres, il songe à Yveline comme un amoureux adolescent, projette de l'épouser, se décide à demander sa main; puis, tout a coup, à la suite d'une circonstance qui lui montre la folie de ce rêve, il y renonce douloureusement. — Toute simple histoire de cœur, très sobre et pleine d'heureux détails d'observation. Ah! nous sommes loin du si noir pessimisme de Tous Quatre, de l'impersonnalité voulue et de la langue « artiste » de ce temps-là. M. Paul Margueritte est aujourd'hui un psychologue à la vision doucement triste des choses, expert à noter, avec de jolies délicatesses, les sentiments de ses personnages, pour l'ordinaire peu complexes et point pervers. Il est aussi un tendre, et laisse voir de ses émotions juste assez. Il possède enfin la vertu d'indulgence: on sent que, loin de se moquer du colonel, il le plaint de son amour insolite. Cette pitié, si rare dans le roman français, pour un être malheureux ou ridicule, est celle des qualités de M. Paul Margueritte que j'aime le plus. Sans elle, d'ailleurs, la psychologie de cet homme presque vieux qu'envahit la passion eut été quelconque, tandis qu'elle est ici poignante. Et c'est parce qu'elle est intéressante en soi que je reprocherai à l'auteur des incidents romanesques qui la faussent, la troublent pour le moins, et nous ramènent aux beaux jours de M. Octave Feuillet. Ainsi, je tiens pour un gros péché littéraire la scène — parfaitement vraisemblable et possible — de la cabane : Yvon jaloux, à deux pas du colonel caché, dénonçant à sa cousine Yveline l'amour de M. de Francœur. Je sais bien que cet épisode est à la fois pour déterminer la crise chez le colonel et avertir Yveline; mais la crise eût pu être provoquée autrement, et je préférerais qu'Yveline ne fût jamais instruite. Une autre scène, également regrettable, s'enchaîne à celle de la cabane: la congestion cérébrale dont est frappé le colonel à la fin de la journée. Pourquoi? Pour que le malade délire et révèle inconsciemment à ceux qui l'entourent, son frère et sa belle-sœur, son amour pour Yveline. Puis, dans ce délire même, un élément inattendu, et si peu utile: la charge des cuirassiers au calvaire d'Illy. Or, cabane, congestion, délire, outre que ce sont des moyens pas très neufs, m'apparaissent comme des superfluités. Il semble que le drame, sans cesser d'être très humain, se fût intensifié et eût atteint à la grandeur si personne au château n'eût connu la passion du colonel.

A. V.


 Le Cyclisme théorique et pratique, par L. Baudry de Saunier, ouvrage orné d'environ 400 illustrations dont plusieurs en couleurs et en phototypographie, et procédé d'une préface de Pierre Giffard (Librairie Illustrée). — En août 1891, M. L. Baudry de Saumier nous donnait une Histoire Générale de la Vélocipédie qui obtint un vif succès. Elle se recommandait par des qualités de style et de goût auxquelles ne nous avaient pas habitués les spécialistes du genre. Aujourd'hui, il nous offre Le Cyclisme théorique et pratique, un volume encore plus gros, plus complet, plus humoristique et plus « entraînant ». On y trouve des pages exquises pour les lettrés, techniques et renseignées pour ceux qui, non contents de rouler, veulent savoir pourquoi ils roulent. On y voit des portraits, des images peintes, des figures géométriques, et même, à cheval sur une bicyclette, un élégant squelette bien en os, comme je vous en souhaite un.
 Je parlerais plus volontiers de ce livre que de tel roman, mais à quoi bon? la bicyclette, comme Mercure, vires acquirit eundo. Si Pierre Giffard, selon la légende, lui conquit tout un monde,chacun de nous se vante justement, à son tour, d'avoir séduit, par son exemple, cinq ou six récalcitrants. Calculez la progression.
 L'homme grave qui dit d'un bicycliste : « Voici un singe ! » saura monter demain et ne se trouvera pas si ridicule. S'il fallait le pousser un peu, je citerais ces quelques lignes de L. Baudry de Saunier : « La bicyclette aura beau scintiller et faire la belle, jamais ses reflets doux de nickel ne dompteront les ennemis feroces dans la cage desquels je suis entré, les commerçants qu'elle ruine! Qu'elle colore ses tubes au goût du jour, en vert, en rouge, en noir fileté d'or, jamais les industriels dont elle écrase la patente dans ses engrenages ne verront en rose cette assassine... Tel maître de manège avoue que ses clients, désespérément, un à un, lâchent l'étrier, pour la pédale. Chez lui, dans les mangeoires rongées au bord, sa femme serre son linge. Les chevaux se sont télescopés les uns dans les autres ; de vingt, ils se sont résorbés à dix; de dix, à cinq... Au gymnase, les barres parallèles se déforment d'inaction, la sciure leur monte aux jambes. Le professeur, au bureau, compte et recompte ses cachets de carton que les pouces des élèves ne graisseront plus... L'escrime seule résiste, en ce qu'elle est un art et une finesse autant qu'une exercice. »
 Merci pour l'escrime, et que la bicyclette ravage ailleurs tout à son aise!

J. R.


 Eveil d'Amour, par Henri de Braisne (Dentu). — M. de Braisne n'est point un débutant; il peut montrer une douzaine de volumes en manière d'œuvres complètes, et le très gros livre qu'il publie aujourd'hui demanda un peu plus que le travail d'une quinzaine. Un zèle aussi évident pour la cause des lettres est méritoire au point qu'il faudrait, pour le récompenser dignement, citer quelque pièce supérieure donnant — si je puis parler de la sorte — toute l'âme de M. de Braisne. Il me pardonnera de n'avoir pas osé choisir. — D'ailleurs, — il faut toujours mêler une légère critique à de tels éloges — les idées qui le guident et son procédé ne me plaisent souvent qu'à demi ; il croit à des avenirs meilleurs, peut-être au progrès, à sa gloire future, toutes choses contestables; ses sonnets sur les Primitifs me font penser qu'une substantielle page de prose est plus que suffisante à des descriptions; encore on peut lui reprocher de n'avoir pas constamment le mot juste, et certaines de ses expressions provoquent le sourire : « les suppôts de l'envie », par exemple ,« mon style vainqueur, notre chasse est clameuse », etc.. Mais c'est quereller M. de Braisne pour des vétilles; comparons ses poésies aux imbécillités de M. Alcanter ou bien aux mignardises sùries de l'école romane, et nous les trouverons incontestablement magnifiques.

C. Mki.


 Nudo, monologhi e scene, par Giuseppe Gramegna (Torre Annunziata, Casa editrice Giuseppe Maggi.) — Ce recueil de dialogues et monologues a eu, paraît-il, un certain succès ; que dis-je ? un immense succès! L'éditeur nous en prévient avec raison, mais qu'il ne croie pas que cela puisse influencer notre sentiment.
 C'est avec une parfaite spontanéité que nous rendons grâce à l'auteur de nous avoir initié au genre d'esprit où se plaisent les Napolitains d'aujourd'hui. Il ya des illustrations « comiques » en rouge, en bleu, en vert, en violet, qui ne sont pas moins spirituelles que le texte; elles ont la finesse et l'inattendu des images des Mars et des Draner.

Z.


 Les Coulisses de l'Anarchie, par Flor O'Squarr, (Savine). — Dans un avertissement au lecteur, M. Flor O'Squarr prétend, le premier, faire bien connaître le parti anarchiste. « Son livre à la main, dit-il, il sort des couches profondes de la foule révolutionnaire et vient avertir le bourgeois, son frère aîné, qu'il est temps pour lui d'abdiquer, de mourir ou de se défendre

Admonei et magna testatur voce per umbras.. »

 L'auteur exagère la puissance de sa voix et cite Virgile un peu à l'aventure : il n'y a rien là qui n'ait traîné dans tous les journaux depuis un an. La compilation n'est même point complète; ainsi, il est facile de relever dans le chapitre de La Presse des omissions assez graves: parmi les journaux anarchistes de langue allemande, M. Flor O'Squarr néglige simplement Der Anarchist, de New-York (4e année), Der Vorbate, de Chicago (19e année, 8 pages de texte très compact chaque semaine), Der Arme Teufel, de Détroit-Michigan (8e annee), et parmi les journaux espagnols : La Anarquia, de Madrid (3e année). Ce ne sont pas là des feuilles obscures et éphémères qui puissent échapper à un historien sérieux. De même, parmi ceux qui eurent une notable influence sur le mouvement, des théoriciens comme Dühring et Max Stirner sont passés sous silence. La psychologie est à l'avenant de l'exactitude, et la langue ne vaut guère mieux que la psychologie.

P. Q.


 Vers l'Etoile, par Emile Vitta (Léon Vanier). — Bien qu'il se réclame quelque part du « grand Verlaine », l'auteur du présent recueil de vers semblerait plutôt résolu à suivre, avec quelques autres jeunes catéchumènes pleins de bonne volonté, Notre-Seigneur de l’Évangile vague et indéterminé, Melchior de Vogüé. Il parle avec éloquence de Dieu et de la Foi; quel Dieu et quelle Foi ? un « rhéteur » seul aurait l'audace de s'en informer. Et cependant, à tel fragment de poème, on devine que celui-là du moins n'est pas un illettré et échappera peut-être un jour à l'influence de pareils niais. Puisse-t-il devenir apostat du néo-christianisme : — c'est la grâce que je lui souhaite.

P. Q.


 Sur la Mandoline, par Marcel Sérizolles (Ollendorf). — Il n'y a pas grand'chose à dire de ce livre, que l'auteur nous apprend publier surtout pour se faire plaisir. Je n'ai certes point de haine pour les vers « rimés à la mode ancienne », et les disputes des rhéteurs me laissent froid; même, je constaterai facilement qu'il se trouve, de temps à autre, dans le recueil de M. Sérizolles, quelques jolis couplets; le malheur, c'est qu'ils ne contiennent rien, hormis les choses de tout le monde. A signaler cependant aux amateurs d'innovations une Table des dédicaces.

C. Mki.

(1) Aux prochaines livraisons : La Loue (Louis Duplain); Distruzione ed altri Racconti (Ugo Valcarenghi) ; Le Vœu de vivre (René Ghil) ; Le Beau Monde (Oscar Méténier); Le Serment d'Annibal (Antoine Chansroux); Bobin (Fernand Baudoux) ; Mademoiselle d'Orchair (Richard Ranft) ; Heures (Francis Poictevin) Passagère (Paul Bonnetain); Hœrès (Léon A. Daudet); Le Salariat ; La Loi et l'Autorité (Kropotkine); Au Ciel (Jean Casier); La Leçon d'amour (Paul Franck); Etoile de Cirque (Armand Dubarry); La Lutte idéale (Léon Maillard).



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