Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 001 1890 page 085.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 001 1890 page 085.jpg

De MercureWiki.


PROSES MOROSES

b. — L'ENFER


 Dans son humble cellule, traversée d'étranges lueurs qui ne provenaient ni de l'aube naissante, ni de la lampe moribonde, l'illustre Hérétique écrivait.
 Au début de son léger Monitoire, il avait posé cet indéniable aphorisme, base de toute morale vraiment sérieuse :


il y a un enfer


 Maintenant, en de rougeoyantes cornues, il distillait les immondes sulfures, activait dans les marmites du diable les soupes à la poix ; cuisinait les sauces au bitume, dosait les rations d'huile bouillante, trempait dans la résine, pour les illuminations anniversaires, les cheveux blonds des Bien-Aimées et la barbe des Amants ; il élargissait de vastes étangs d'alcool où, comme des ronds de citron dans un punch, des énergumènes flottaient, sommés de flammes vertes ; il arrosait de plomb fondu les crânes rebelles au Verbe éternel, et la chair dévorée renaissait magiquement pour grésiller encore sous l'immortelle pluie de feu ; ici, un terrible hachoir hachait les mains menteuses ; là, un racloir, d'un mécanisme surhumain, raclait sur leurs os gémissants la chair stérile des vierges folles ; — et des cœurs tombaient sous la meule infernale aussi pressés que des grains de blé.
 L'illustre Hérétique n'oubliait pas les âmes, fourbissait, avec, le plus grand soin, les fourches de la peur, les flèches du remords, les colliers de l'angoisse, les marteaux de l'effroi, les chaînés de la honte, les tenailles de la désolation.
 Ensuite, il passa aux preuves.

Outils personnels