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De MercureWiki.


LE COUREUR DE FILLES


I

À Alfred Vallette.



 Parce qu'il venait d'achever ses cinq ans, Pierre Leroc se croyait homme, c'est-à-dire libre, le soir, après le travail, de sortir seul, de jouer aux cartes en prenant quelque chose, en racontant des souvenirs du régiment, et de rentrer tard, à l'heure où les chiens qui sont enragés courent par les rues désertes, cherchant les os, la queue arquée entre les jambes. Doux au fond et docile, il n'avait guère que ce défaut de vouloir faire l'homme, non seulement avec ses deux sœurs timides et simples, mais encore avec son père et sa mère, parents terribles. Sa mère l'avait prévenu tout de suite :
 — Je ne veux pas que tu quittes la ferme après la soupe.
 — Mais, maman, qu'est-ce que je fais ? Je ne fais rien, moi !
 — Prends bien garde, ou je te donne une calotte !
 Une calotte ! Pierre avait haussé les épaules. La Griotte, comme on appelait sa mère, du nom de la cerise à courte queue, n'avait pas changé pendant son absence. Elle semblait toujours aussi aigre, et même aussi bonne qu'auparavant. Elle aimait ses enfants d'une manière bizarre, méchante et dure le plus souvent, mais toute en pleurs dès que son fils écrivait : « J'ai couché cette nuit à la salle de police », et dès que l'une des deux sœurs se faisait venir le sang au bout du doigt d'une brusque piqûre.
 — Mais, maman, je ne suis pourtant plus un gamin !
 — Tais-toi donc, nez mou. Je te défends de courir le guilledou. M'entends-tu ?
 À ces mots, les deux sœurs, en train de coudre avec application près de la fenêtre, les joues caressées, au moindre coup de vent, par les langues des géraniums qui se penchaient, élastiques, baissèrent sagement les yeux. La Griotte s'en aperçut, et, comme elle avait dit une bêtise, elle s'en prit à Pierre :
 — D'abord, grand vaurien, tu ne pourrais pas mieux te tenir, quand tes sœurs sont là ?
 Sous ses sourcils rejoints, ses yeux paraissaient en

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