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NOCTURNE


 Et c'est encore, ainsi que partout, ainsi que toujours, sous ce banal plafond héraldique et parmi le sadisme sans distinction de ces peu cléricales verrières, c'est encore le même orgueilleux bruissement de foule, le même inane clapotement d'océan — un océan dont les flots seraient anthropomorphes, grotesquement... Les bains de mer de mon âme, de ma pauvre âme malade !... Quelque chose, en vérité, comme un Trouville psychologique !...
 Serties des vieux chênes sculptés, les tapisseries usées de Flandres prélassent sur les murs leurs verdures fanées, leurs ivrognes nabots, leurs gaîtés houblonneuses et pesantes, toutes leurs charmeuses gammes de calmes teintes éteintes, qu'étoile, brutal et froid, l'aigu diamant d'une lampe Edison... Cette dissonance m'enchante. Elle m'enchante autant que, dans tout ce très gothique mobilier, les petites bombes de chocolat et les inquiétants cylindres de jais dont s'orne la houle des occiputs, autant que les cigarettes qui fument entre les lèvres trop écarlates de ces dames, là-bas, somptueuses et plâtrées comme des façades... Pourquoi me gênerais-je et ne répéterais-je pas que : mon âme a la colique. De tels aveux impliquent le ridicule, la raillerie, je le sais... En quoi, pourtant, ces simples mots sont-ils plus grotesques que la conduite de cette herboriste bien connue qui donnait, selon l'expression du poète,


De l'ipécacuanha à un cacatoès...


 —Vous m'apporterez ce qu'il faut pour écrire, n'est-ce pas ?...
 Pour écrire ? À quoi bon ? À quoi bon, en somme ? Les vagues anthropomorphes ne déferlent-elles pas sur l'épiderme de mon âme ? Je suis au bain. Pourquoi donc écrirais-je ? Et pour qui ? Et à qui ? Que sais-je ? Mais il le faut ! Certes, il le faut. Oh ! l'éternel priapisme de l'écritoire !...
 Eux et Elles, voyez, ils se prélassent, dans la paix des longues déglutitions... Sans doute, par une lente endosmose, leur liquide cervelle s'écoule, peu à peu, avec les bières bues... Elle s'écoule dans leur ventre, leur liquide cervelle, et jusque dans les urinoirs...
 Moi, maintenant, je sens ainsi que des myriades de tortureuses pattes de mouches qui chatouillent mes nerfs frissonnants et mes capillaires et mes moelles et mes fibres et toutes les cellules de mon cerveau (surtout celles des circonvolutions, voisines de la scissure de Rolando, où, comme on sait, Hetzig a localisé les centres

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