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psycho-moteurs). Oh ! ce martyre !... Eux et Elles, boivent et digèrent... J'entends très nettement fonctionner leurs estomacs... Mais il me semble que, de minutes en minutes, leurs crânes diminuent, diminuent, diminuent... Pourquoi donc suis-je convaincu que la résultante mathématique de toutes ces infimes vibrations qu'impriment à mon système nerveux les pattes de mouches dont il a été parlé plus haut, constitue un phénomène physique, très curieux et même grandiose, comme, par exemple, un tremblement de terre, une éruption volcanique, un cyclone, une aurore boréale ? Pourquoi aussi estimé-je que tous ces gens qui m'entourent devraient, lèvres bées, admirer ce spectacle, assurément peu banal, avec la satisfaction de touristes anglais qui ont vu un beau cataclysme... Mais voilà qu'ils rient tous, et leur rire m'indigne et me désole comme un blasphème, ou plutôt comme une imbécillité insolente ! Certes, tout cela est loin d'être clair !...
 D'ailleurs, la mystérieuse endosmose accomplit son œuvre... De minutes en minutes, les crânes diminuent, diminuent, diminuent... Tenez !... Ce monsieur, là-bas, n'a déjà plus de tête, non, plus de tête du tout...
 Oh ! qu'ils me meurtrissent l'âme, tous ces étroïdes ambiants qui ne paraissent point ressentir et qui, de fait, ne ressentent point le monstrueux supplice des pattes de mouches... Mon corps entier vibre douloureusement, comme vibrerait sous l'archet d'un fou une contre-basse qui serait hyperesthésique...
 Là-bas, dans un coin, j'entrevois trois jeunes garçons, virginaux et trop roses, qui sourient et minaudent. Leurs cils sont adroitement rehaussés de pastel, et leurs lèvres, d'aquarelle. Leurs ongles sont polis comme des abbés et leurs phalanges s'enorgueillissent de cercles d'or. Leurs vestons, congrûment écourtés, découvrent des callipygies voluptueuses, presque hottentotes. Pourquoi, dès leur première œillade, ai-je procréé cet alexandrin qui me semble, pour l'instant, sublime, tout simplement :


Le strabisme éternel des tantes rabougries !...


 Mais, j'y pense, peut-être bien que ces trois jeunes garçons ont des mœurs infâmes !...
 Quoi qu'il en soit, cette foule imbécile, cette foule de stupides repliés sur leurs ventres, commence à me donner des nausées et, pour ainsi dire, le mal de mer.
 Elle, seule....
 Mais, alors, pourquoi ces sourires à la satisfaite idiotie de son voisin ? Pourquoi l'indulgence de ses sourires au goître indiscutable de son voisin ? Ne voit-elle donc point

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