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déroulé, le pêcher surgissait, poussait du bois, des feuilles, des fleurs, des fruits qui se gonflaient, veloutés et vermeils.
 Voyant cela, Zaël se demandait s'il n'est point des mots qui domptent la nature et si l'esprit de certains prédestinés n'a pas sur les choses une domination pareille à celle du vent sur les sables ; mais, quand il interrogeait Yezid-Hagy, son maître, le maître souriait, et rien de plus.
 Depuis longtemps, précocement sage, il avait délaissé les jeux : le gaujaphé (qui se joue avec des signes peints sur de petites planchettes), les œufs (où l'on choque, au plus fort, des œufs durs et dorés), les échecs (où l'on crie « cheic-chamat », quand le roi va être pris), l'arc (où l'on lâche douze flèches, en disant à la dernière : « Entre au cœur d'Omer ! »)
 Il ne se plaisait qu'aux entretiens de Yezid, ou solitaire.
 Jusqu'en ces derniers temps, on l'avait vu royalement habillé : chemise de soie perse semée d'astres d'argent ; jupe en cloche d'un pers assombri, bombant autour des cuisses ; justaucorps soutaché or sur or et doublé avec la laine des moutons de Bactriane, plus fine et plus soyeuse que des cheveux de blonde ; jambières en drap gris d'acier à talons rouges ; babouches de chagrin pers ; turban blanc sommé d'un diamant.
 Zaël possédait de semblables costumes combinés en jaune orange, en rose rubis, en vert lavande, en vert de mer et en vert aventurine, mais n'en portait aucun : la robe noire lui suffisait pourvu qu'elle fût de drap souple, doucement fourrée, tombante en beaux plis.
 Jadis, c'était un jeune homme de médiocre savoir, dissipateur et fou, pourtant inquiet, tel qu'un avare, de la richesse intellectuelle dont il portait en lui le sombre trésor. Yézid lui enseigna toutes les sciences, dont la première, et celle qui les contient toutes, est : le silence, avec cette formule : regarde en toi-même et tais-toi.
 « Il faut, lui dit son maître, un jour, qu'avant de te vouer à la permanente méditation, avant d'assumer un irrévocable mépris pour le verbe (qui n'atteint jamais le Point central que déformé, dans sa trajectoire, par la répulsive épaisseur des cervelles humaines), il faut que tu voies le monde. Prends un cheval et des serviteurs, gagne Ispahan. C'est le centre de la sottise et de la cupidité universelles, car la ville est peuplée dix fois comme Tauris, et l'ignominie natale, invétérée en toute

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