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 Maintenant , blottie aux flancs de l'Homme, dont elle serrait les genoux de ses bras adorants, la Femme redisait passionnément le chant de la Vierge :

« Apportez-moi des fleurs fleurantes et des cinnames,
Pour ranimer le cœur de mon Roi qui se pâme,
Des cinnames pour son âme et des fleurs pour son cœur ! »


 Zaël songeait à des paroles de son maître :
 « Si tu trouves le Désintéressement et qu'il ait des vêtements d'homme, prosterne-toi le front dans la poussière : S'il a des vêtements de femme, prends cette femme et rentre à la maison. »
 Ayant songé, il tira sa bourse et la vida dans la robe entr'ouverte, mais la jeune fille secoua sa robe et pleura.
 Alors Zaël rompit son vœu :
 « Viens, tu es Celle que je ne cherchais pas. Viens, et dis-moi ton nom.
 « — Mon nom est Amante et je t'aime. »
 Dans l'adorable silence des vallées endormies, Zaël pour la première fois buvait un peu d'âme, et Amante, amoureusement, picorait les pièces d'or et une à une les fourrait dans sa chevelure.
 Ils étaient deux : au plus creux de la vasque sableuse, deux rivières joignaient leurs eaux confluentes, la verte Spincha, douce et trouble au printemps, non moins qu'un œil de femme, et l'Agi, noir torrent salé.
 Ils étaient deux : sur les coupoles les arbres faisaient de la dentelle : Ali la Jaune, Hassein couleur de rouille, Cazem la toute blanche, et des lunes brisées brillaient sur tous les dômes.
 Ils étaient deux : le blond troupeau bourdonnait autour du fier sultan, du sultan aux cornes d'argent : c'était Tauris, courtisé de plus de collines que l'amour n'amène d'amoureuses, que la peur ne presse de peureuses aux flancs du mâle flamboyant.
 « Vous êtes deux, dit Yezid, avec une ironie qui troubla Zaël, vous êtes deux ?...


« regarde en toi-même et tais-toi. »

Remy de Gourmont

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