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toute nouvelle cause de conflit. Je m'enfonce dans le mur. Suspends-toi au bord du lit. Comprends-tu ? Il s'agit de respecter nos sommeils, de ne nous accorder que des mouvements sur place, de nous interdire toute excursion imprudente au milieu, et de le laisser, ce milieu, inoccupé et neutre. Dormons longs et plats comme des lattes, si c'est possible. En un mot, et pour me résumer, évitons les fourmis et gardons les distances, notre bonheur en dépend.
 — Alors, tu n'es pas fâché ?
 — Es-tu bête ! Avec vous, femmes, dès qu'on raisonne, on se fâche ; me prends-tu pour un clinabare ?
 — Un clinabare ?
 — Oui, ou un cantabre, un barbare enfin !
 Il avait lu, ce matin même, les premiers chapitres de Salammbô, et les noms sonores lui revenaient à la mémoire presque malgré lui.
 — Enfin, puisque tu dis que tu m'aimes !
 — Mais oui, sois donc tranquille, et je te le prouverai en temps opportun.
 — Veux-tu m'embrasser ?
 — Parbleu ! mais comment donc ? cela ne se demande pas.
 Ils étaient encore à genoux et se faisaient face. Ils n'eurent qu'à se pencher. L'élasticité du sommier les déséquilibra, et ils ne purent s'embrasser qu'au petit bonheur, une boucle de cheveux, une portion de nez, tandis que les regards allaient mollement, involontairement, par l'entrebâillement des chemises, à des nudités bien connues et calmes. Le premier, Albert allongea son corps, ramena le drap sur lui, et, le front au mur, attendit le sommeil. Aline demanda :
 — Je peux éteindre ?
 — Parfaitement !
 Au souffle d'abord maladroit, puis rectifié d'Aline, la flammèche de la bougie s'envola comme une petite âme dans les ténèbres. Craintivement et frileuse, Aline s'étendit tout au bord du lit, et, entre les deux époux, l'espace indifférent s'échauffa peu à peu aux effluves entrecroisés de leurs chairs, cependant que leurs deux haleines rythmiques et fortes chassaient régulièrement devant elles les essaims invisibles des globules d'air expiré.

Renard.

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