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LA SCULPTURE AUX DEUX SALONS


 En une époque que caractérise un si aigu besoin de nouveauté et de non-vu, cette chose étonne à l'inspection de nos salons de sculpture : que, ayant à leur portée un si facile moyen de rajeunir leur art, tout en le faisant rentrer dans ses vraies traditions,— j'entends la polychromie, — nos manieurs de glaise n'aient pas l'air d'y songer. On peut objecter sans doute que Messieurs les Peintres devraient au moins donner le bon exemple et n'afficher pas en des toiles plus lugubrement ternes que des trottoirs un si parfait mépris de la couleur. À cela il n'y a rien à répondre, en effet.
 Autre courante guitare : « La moyenne du Salon de sculpture est, dit-on, plus élevée que celle de la peinture ». En supposant que cela soit vrai, et il n'y a aucune raison de le croire, qu'est-ce que ces histoires de moyennes peuvent bien nous faire ? À moins qu'on ne trouve qu'il en faut pour tous les goûts, et que les images d'Épinal amusent autant les enfants que les cavaliers de Detaille réjouissent A. Wolff. À quoi nous accédons volontiers.
 L'exposition du Champs-de-Mars a deux gros mérites : D'abord elle ne comprend qu'un très petit nombre d'envois. Ensuite elle a Rodin. Il y a là-bas du maître une quantité d'œuvres suffisante pour donner une idée de son génie. Il est le poète de la chair douloureuse, depuis les farouches étreintes qui broyent les os jusqu'aux hideuses fatigues des vieillesses accroupies. Les êtres qu'il crée naissent pendus aux crins de la Chimère, embrassent le vide avec désespoir, escaladent avec effort des rochers géants, affolés d'appétits grandioses et d'impuissance. Un beau corps de femme se roulant épuisée, prisonnier encore de la matière, dans un bloc de marbre blanc, est l'inestimable joyau du Champs-de-Mars.
 M. Desbois s'offre lui aussi une ou deux paires de tribades, évoque la mort, emboîte le pas à Rodin, ce qui prouve un sens critique excellent, mais donne une défiance de sa personnalité.
 Dalou expose un petit bas-relief de bronze, très lyrique, et une tête d'enfant qui est un chef-d'œuvre et rappelle les prestigieuses études de Dürer. Baffier s'affirme puissant ouvrier : mais de ses paysans se dégagerait plutôt un sentiment d'humour qu'une recherche des solennités primitives. Au contraire, M. Meunier nous montre en ses mineurs flamands l'horreur des durs travaux souterrains.

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