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qu'elles sont immobiles et dures, dressées comme des murailles fatales où se brise son cœur. C'est en vain que Madeleine l'invite à l'apaisement et au souci de sa noble tâche, Marguerite met le doigt sur la plaie et lui montre ce dont il souffre :

  « Tu voudrais aller seul, ayant en ta mémoire
  Le merveilleux chagrin d'une vie illusoire...
  Cependant les bonheurs frôlés te font envie
  Et tu passes trop vite au milieu de la vie !
  ..................................
  Il te manque d'avoir — subtilement peureux
  De trop réaliser ce que tu te proposes ―
  Pleuré sur les genoux d'une femme — sans cause. »

 Dès lors, il se résout à sortir de sa douloureuse impassibilité. Il tentera l'expérience :

  « L'idylle ! c'est la vie au sourire attristé,
  Et nous aurons pour elle un mot de charité. »

 Et quand, au troisième acte, Liliane naît d'un parterre de fleurs, Hénor la cueille avec l'espoir de trouver en elle l'Âme sœur et de l'aimer. Toute sa volonté se concentre sur cet objet, et ses efforts se répandent en dithyrambes exagérés pour s'exciter lui-même à l'amour.

  « J'aime ! J'aime ! O douceur des mots d'un sens confus
  Où tout ce qui sera se mêle à ce qui fût...
  Je veux, pour consacrer l'éveil neuf de la flamme
  Dont je brûle à tes pieds, dès ce temps, que mon Âme
  Discerne en toi le Dieu que mon orgueil ignore. »

 Une cathédrale s'ouvre, et l'hymen est célébré.
 Mais Liliane, qu'est-elle ? Liliane, c'est la Femme, dans tout ce qu'elle a de vide, de superficiel, de nul, la Femme qui n'est mue que par la seule et la plus vaine curiosité, qui a toute la grâce du papillon et aussi toute sa frivolité. Hénor s'en aperçoit vite : la fête hyménéenne n'est pas gaie :

  « Voici déjà mourir en leur ultime phase
  Les jours exquisément voués à notre extase. »

 Les sœurs pressentent que l'expérience n'aboutira qu'à de regrettables sacrifices, et Hénor, dont le factice enthousiasme s'évanouit, en est réduit à s'écrier :

  « Nous aurons un amour vêtu d'hypocrisie. »

 En effet, un abîme se découvre peu à peu entre ces deux êtres. Liliane cherche simplement à jouir de la vie, sans pensée et sans raison. Elle hait les interrogations perpétuelles de son Amant, qui s'acharne à vouloir trouver

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