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 Enfin, derechef c'est la France, non plus la banlieue, les environs de Paris, mais Paris lui-même dans tout son polymorphisme kaléidoscopesque.... la vie fiévreuse, tapageuse.... l'universel coudoiement, l'éternelle bousculade... le pitoyable lupanar cosmopolite où le monde vient s'ébattre, tout jubilant de ce luxe en toc, de cette élégance de figurants, de cet esprit de paillasse qui bonimente !... Paris... les boulevards bien peignés et les quartiers pouilleux... les cafés similorés et les bouges sordides... des gens qui doivent être des députés ou bien des voyageurs de commerce, frôlant de haillonneux caïmands, des tondeurs de chiens, des chanteurs de cours.... des arbres rachitiques enracinés dans du bitume.... des scènes typiques de petits logements bourgeois, d'asiles de nuit, de bouillons populaires... des professeurs corrigeant en omnibus des devoirs d'élèves.... des ramasseurs de bouts de cigares et des notaires... des bateleurs de la foire du Trône, des afficheurs, des rémouleurs, des carreleurs de souliers, des marchands de quatre-saisons, des blanchisseuses et des trottins en course, d'enfontangées nourrices aux Champs-Élysées, des négociants faisant leur partie, des museaux glabres de cabotins, des pouffiasses d'interlopes beuglants secouant leurs adiposités pour d'infâmes chahuts, grimaçant pour des éjaculations lyriques et ordurières, des catins de boulevard extérieur, des tavernes du quartier de l'École Militaire encombrées d'ignobles paillasses à soldats.... des vendeurs de coco.... d'impubères bouquetières coureuses de pissotières, des aboyeurs de journaux, des hommes-sandwich, des chiffonniers, de louches meurt-de-faim affligés de professions improbables... Et tout cela, types et scènes de la Banlieue, d’Angleterre, de Paris, notés, saisis avec leur caractère propre, leur accent essentiel, dans leur coutumier aspect, avec l'exact geste qu'il faut !
 Tel, où à peu près le brouhaha, le pittoresque pandœmonium qu'évoque en la mémoire ce seul nom : Raffaelli.

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 Au reste, je ne veux point dire que cette œuvre soit, en toutes ses parties, également admirable, ou même d'un art toujours très intéressant. M. Raffaelli est, parmi les peintres dignes de ce nom, un de ceux qui présentent le plus déconcertant mélange de défauts et de qualités. Pourtant, quelque imparfait que soit son talent, il est, je crois, digne de préoccuper la critique et de plaire aux vrais honnnêtes gens. En ce siècle qu'encombrent les trivialités hideusement jolies et « si-distinguées-ma-chère ! » des Adrien Marie, des Vibert, des Loustauneau et consorts, nous n'avons pas le droit de dédaigner un artiste qui, comme lui, peut s'enorgueillir de ces tant rares vertus : la sincérité ; la haine du banal, de la fausse élégance, des formules d'école, des techniques compliquées, du convenu et du chic ; l'acuité d'un esprit fureteur, à la fois pitoyable et ironique, patient à la recherche et prompt au pourchas des plus instantanées notations.

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 M. Raffaelli s'est baptisé lui-même autrefois « caractériste ».

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