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mille provinciale et bourgeoise ; c'est tout. Précoce, il souffre de son entourage, il souffre de ne rien comprendre — cet enfant ambitieux ! aux rouages de la grosse machine, et de son impuissance conçoit quelque pessimisme. À Paris, il a bientôt vu la fin de son capital et le voilà pion. Il expérimente, entre temps, l'amour, le jeu, les lettres. Rien ne le retient, rien ne peut le satisfaire : c'est de la noblesse et de la naïveté. Moins jeune, quand Albert aura franchi l'heure sotte où l'on se tue en songeant que le monde est indigne de nous, il saura que les contingences extérieures ont en nous-mêmes leur suprême raison d'être, qu'il ne faut rien chercher hors de nous, que l'amour — ainsi que toute autre « occupation » de la vie — n'a son sens qu'en l'état d'âme ou il nous jette.
 Par ces erreurs, ce livre — d'un projet si difficile, je disais impossible — reste au-dessous de ce qu'on devait attendre du talent de Dumur — de qui nous savons de beaux vers. — Ce sont des généralités vagues et d'heure peu moderne, malgré le désir. Albert est déçu partout, par tout, en tout. Aussi bien la nature même que les œuvres humaines le mécontentent. Non que la nature ou les œuvres des hommes brusquent et froissent en lui quelque pensée précieuse, une idée à lui du monde, un grand désir. Non : tout uniment, il n'avait pas rêvé le monde comme ça et il reste chagrin de sa déconvenue. Mais l'Albert qui s'est survécu sait, aussi bien que personne, que ce monde, ou nous aurions tort de chercher un idéal tout fait, n'est que l'assemblage vague et vaste où, tous, comme dans une inépuisable carrière, nous devons puiser les matériaux de notre beau Palais. Il n'existe pas, ce monde, en tant qu'objet de nos désirs : mais quelle vie l'anime aussitôt à nos yeux si, comme il faut, nous y voulons voir, avec un reflet du désir universel dont nous prenons notre part, de quoi donner une direction à notre personnel désir et de quoi le nourrir et l'exalter et le grandir en nous grandissant en lui ! C'est le Champs du Désir, le monde, rien de plus et tout cela.
 Je ne m'arrête pas à reprocher à Dumur le dandysme des « gros mots, » retentissement de cette École du Brutalisme d'il y a quelques années et de piteuse mémoire. En particulier, ce n'est pas pour le lui enseigner qu'il faut faire observer à Louis Dumur que « baiser » n'a qu'un sens : voyez Littré ou l'Académie, et que ce sens-là, mais il faut s'y tenir, n'est pas le bon.
 Ces brutalités sont d'autant plus dissonantes que le

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