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fait venu, le moindre rien, et en édifie quelque chose avec ses seules facultés d'observateur aigu et d'analyste précis. Son observation, elle non plus, ne porte sur aucun ensemble : elle s'agglutine peu à peu , morcelée, concassée, menue, brésillée ; jamais elle ne recherche le caractère de l'objet : elle le tourne, le retourne, ne néglige et n'omet nulle de ses circonstances, s'attarde autant et point davantage à celle-ci qu'à celle-là. Ce procédé, fastidieux chez tant de bêtas qui s'étiquettent analystes, est ici intéressant et produit un résultat inattendu, parce que l'auteur voit avec son esprit foncièrement paradoxal et exprime avec humour. J'entends par humour, car il sied de définir chaque fois qu'il sert ce vocable élastique, naïveté dans le pittoresque et le spirituel.
 M. Jules Renard est au premier chef un esprit paradoxal. Or, là où beaucoup d'écrivains, qui n'ont point la patiente clairvoyance de Flaubert, le génie de Villiers de l'Isle Adam, estropient la vérité pour atteindre à l'ironie, M. Jules Renard rencontre naturellement, nécessairement, toute l'ironie tapie à l'envers des choses : et c'est là le principal gîte, sinon le meilleur. Mais il n'est pas un ironique. Taudis que paradoxal, il l'est dans presque toutes ses pensées, dans sa conversation, dans ses mots, ses qualificatifs, - dans la division de son livre ! Maladie, en somme, guère plus difficile à acquérir que celle du calembour ; aussi n'aurais-je qu'à l'en blâmer si chez lui c'était une acquisition, en non une disposition naturelle qui s'amalgame le mieux du monde avec ses qualités pour lui constituer un talent original.
 Cependant, cette disposition naturelle, il devra la surveiller, car elle l'induit en des excessivités qui donnent de ci de là - notamment dans ses nouvelles - une étrange sensation de déraillement, ou de chute au fond d'un trou noir. On le suit en ses observations exactes, méticuleuses, associées, en sa minutieuse et précise analyse ; ses bonshommes se révèlent petit coin à petit coin, la situation peu à peu se dessine ; et puis soudain le tableau - caricatural - s'efface, se brouille pour le moins et s'embue comme font parfois les ombres chinoises, pour ne reparaître dans sa netteté qu'au bout d'un moment. Je ne parle pas des morceaux, Baucis et Philémon par exemple, qui sont tout entiers dans cette note excessive : cela devient alors, conscient ou non, un procédé analogue à celui des idéalistes ou des grands fantaisistes, qui ne s'embarrassent point de l'exactitude des être et des

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