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 Nous l'avons aimée, la mer, la bonne dévastatrice et l'épouse de nos représailles. Lorsqu'elle bataillait, fastueuse et farouche, aux abruptes falaises, lorsque, la houle déchirée aux dents aiguës des rocs, elle venait encore défoncer les bastions et les remparts des villes, c'était la joie des calamités vengeresses. La nuit, nous l'écoutions râler le cantique des morts. Avec des glapissements et des imprécations et des menaces, elle nous criait l'assaut, et les murs s'écroulant sous ses coups de bélier. Elle crachait sur le défi des peuples les épaves de leur procérité dérisoire. Et seule proférant le mépris et la vanité de leur conquête, elle demeurait l'insoumise et la rebelle, et payait notre vieille injure et contentait nos haines.
 Et nous l'aimions, la mer, et nous disions ses légendes, ses palais de nuages grandis au souffle des tempêtes ; ses embrasements prophétiques par la quiétude des soirs, reflétant les combats des satans et des archanges ; et ses caresses consolatrices aux pauvres cœurs meurtris. Nous l'aimions, la mer, et maintenant elle nous trahit et nous dédaigne; elle nous prend l'extase du soleil qu'elle ensevelit silencieusement dans sa robe livide. Il ne nous restera que de tristes flambeaux pour les marches triomphales, et le deuil inamissible profanera les bois sacrés et l'effigie des dieux. Les lampes des catafalques devront éclairer les festins des terrasses, et la chevelure d'or et les seins et le cher visage frivole des amies. Et la pourpre épuisée du couchant, après qu'aura sombré l'antique et impérial décor, nous n'aurons pas même à conter le tragique et l'effroi d'un désastre, l'horreur et la magnificence des suprêmes catastrophes!...

chœur des matelots


 — Maudite soit la mer,la mer spoliatrice! Combien des nôtres n'a-t-elle pas engloutis, et combien de vaisseaux? Sait-on les armadas perdues, les cités submergées, le caprice où naufragea l'aube de notre opulence, et toute la détresse d'un peuple errant à la pitié des rafales? Faut-il des sacrifices encore et jeter des victimes aux gouffres allouvis? — Les mères ont prié pour le retour des nefs, madones compatissantes; sur les marches des autels, aux clartés pâles des cierges, les prêtres officient et lèvent le calice vers le Seigneur de Miséricorde. Pour ceux qui sont en route au péril de l'Océan, qu'on nous accorde un jour, un seul jour de surséance. Les astres maintenant abolis, des plaines sidérales,ne les guideront plus vers le port coutumier. Écoute, Seigneur, écoute le glas des

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