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AU THÉÂTRE LIBRE


 Soirée du 26 novembre 1890. — L'amant de sa Femme, par aurélien scholl. — Monsieur Bute, par maurice biollay. — La belle Opération, par julien sermey.

 Quelques esprits fort ardents, encore jeunes et d'une illusion infatigable, s'imaginent que M. Antoine s'est engagé à leur offrir un chef-d'œuvre par mois. Aussi, lorsque la représentation n'a pas répondu à ce programme, crient-ils volontiers et très ridiculement à la trahison. Il est vrai — et c'est ce qui fait grand honneur à cette entreprise — qu'on ne va pas au Théâtre Libre comme on va dans la plupart des salles de spectacle de Paris : tuer une soirée, se distraire dans la mesure du possible et n'y plus penser. Chez M. Antoine, on vient chercher du nouveau, de l'inédit, du rare, de l'artistique, de l'intellectuel; la curiosité est vivement surexcitée, on cause de la pièce avant son apparition, on en discute après, on s'attend toujours à quelque événement. Mais, ce que l'on ne demande pas même à la Comédie Française une fois par an, comment l'exigerait-on du Théâtre Libre une fois par mois? Non, M. Antoine n'a nullement promis à son public des chefs-d'œuvre mensuels. Il s'est proposé seulement — et ce seulement est déjà beau — de doter la vie littéraire contemporaine de spectacles intéressants, composés hors de toute compromission avec les goûts de la plèbe, désintéressés, laissant aux auteurs l'intégrale liberté de leur pensée et donnant ainsi — autant que possible — la note juste sur l'évolution actuelle de l'art en matière dramatique. A ce point de vue, qu'elles soient fructueuses ou non d'applaudissements et d'éloges, les soirées du Théâtre Libre demeurent toujours caractéristiques.
 Celle du 26 novembre, la deuxième de la saison, qui a excité, plus encore qu'il n'est concessible, les malveillances peu spirituelles de la presse, si elle n'a rien mis au jour d'extraordinaire, a du moins maintenu à la hauteur habituelle les traditions (peut-on parler de traditions au Théâtre Libre?) de sincérité, de recherche, d'horreur du banal, de vérité dans l'interprétation, de courage, d'hospitalité en honneur dans la maison.
 Ce n'est pas que les trois pièces du programme méritent au même titre l'attention, soient dignes à un même degré de sympathie. Je ferais assez bon marché de l'acte de M. Scholl. Cet opuscule n'est remarquable ni par le fond, ni par la forme. Sa thèse — car, ô Dumas, c'est une pièce à thèse ! — pose qu'un mari, pour ne pas être trompé par sa femme, ne doit pas se contenter de l'embrasser entre les yeux et les épaules : ce qui se démontre par un souper fin et des tapisseries renouvelées. Admirez, ô moralistes! Le dialogue, très superficiel, est jonché de ces faux bous mots de l'esprit boulevardier,

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