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qui extraient un rire douteux au moment où ils sont jetés, et paraissent aussitôt si bêtes qu'on a honte de les répéter. La chose est exquisément mise en scène, et jouée à ravir par MMmes Sylviac, une savoureuse vicomtesse, et Régine Martial très experte, et par M. Antoine, qui a composé son personnage, avec une intelligence excédant vraiment la valeur du rôle.
 Si la pièce de M. Julien Sermet est une comédie, elle n'est pas assez comique ; si c'est un drame, elle n'est pas assez dramatique ; si c'est une satire, elle n'est pas assez satirique ; si c'est une fumisterie, elle n'est pas assez fumiste ; si c'est de la vie, elle n'est pas assez naturelle. Des choses excellentes et qui auraient paru d'observation profonde si elles avaient été mieux présentées : la scène des potins, pendant l'opération chirurgicale ; le retour des médecins après la non-réussite. A retenir le mot de la fin, bien déduit, et qui est du même ragoût que le : « A la bonne heure ! » du médecin de Monsieur Bute.
 Monsieur Bute, c'était le morceau de résistance. J'avoue ne pas très bien comprendre les critiques auxquelles cette pièce a donné lieu. Il me semble que l'étude de M. Biollay est, au contraire, fort judicieusement menée. Les événements s'y succèdent naturels, implacables, logiques, pour aboutir sans déviation à cette effrayante scène de folie et de meurtre, qui est une des choses les plus empoignantes que j'aie vues au théâtre. Cela est d'autant plus fort que les personnages ne sont point à proprement parler intéressants, qu'il n'y a pas d'intrigue de passion savamment excitatrice, que c'est la vie, aussi simple, aussi banale, aussi triste, aussi répugnante que possible, primentée seulement par l'étrangeté de la position sociale du héros. Pourquoi un bourreau? s'est-on écrié en chœur. Ce sont de ces questions qui m'ont toujours paru d'une inutile niaiserie. Il faut, je pense, accepter le sujet d'un auteur et ne s'occuper que de la manière dont il l'a traité.
 M. Biollay a voulu — et c'était son droit, n'est-ce pas ? — observer chez un bourreau un cas de folie causée par l'amour propre blessé à la suite d'une révocation brutale et injuste. Cela posé — qu'on ergote ou non sur l'opportunité de la matière — il faut reconnaître que M. Biollay a conduit son action avec intensité, discernement, justesse, puissance d'expression, trouvailles d'effets, haut comique de mots, et marché a son dénouement sans avoir rien laissé au hasard ou à la négligence. La place m'est trop limitée pour insister, pour montrer, par exemple, que telle scène jugée superfétatoire, comme celle de l'interview, si joliment menée par M. Antoine, bien loin d'être inutile, concourt nécessairement au strict développement du drame. On doit attendre beaucoup de M. Maurice Biollay. Ce qui l'a desservi, c'est le coté un peu spécial de sa donnée. M. Damoye incarne superbement le personnage de Fraulin. Remarquable aussi Mme Barny dans son rôle de vieille bonne.

Louis Dumur.

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