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LES CORNES DU FAUNE(1)


 Les vrais poètes de ce temps, à la différence des autres, ou de nombreux devanciers, proclament le souci de donner à leurs œuvres un titre qui en suggère l'intime pensée. Aussi, la lecture de ces mots : Les cornes du Faune, évoquera-t-elle immédiatement une série de visions symboliques, où s'épanouira l'amour, en ce qu'il comporte de sensationnel, au détriment sinon à l'exclusion de ce qu'il peut avoir de sentimental.
 En effet, M. Ernest Raynaud s'est proposé de chanter les contentements de la possession physique et les tristesses qui s'ensuivent.
 Son volume, divisé en quatre parties : Paysages, Pastels, les Cornes du Faune, Deuils et Joies (Intermède, fine parodie de la manière de M. Coppée, étant un hors-d'œuvre), débute par une suite de tableautins : jardins, parcs, bosquets, palais, ruines, qu'attriste le regret des amours jolies, et des belles amours, et des étranges amours de naguère et d'autrefois :
  Où donc Lamballe? Où donc Marie aux lèvres pulchres?
  Où Polignac? fleurs sans gaîté qu'on croit de morts!
  O guirlandes qui n'êtes plus que de sépulcres!

 Et plus loin :
  L'Antinoüs, au fond des Versailles perclus,
  Se dresse encor, triste d'un culte qui n'est plus,
  Et de survivre à ceux des rois qui l'ont aimé.

 Toute distraction dans les innombrables jeux plastiques de la nature est impossible ; la dolente obsession un instant chassée revient toujours, là même où l'on croyait la fuir :
  Au bord du lac exsangue, en des fleurs d'hyacinthe,
  Un temple grec, où l'Amour de plâtre n'est plus,
  S'attriste, lui dont la pure gloire est éteinte,
  Que les temps aient été si vite révolus.

 Pourtant, il existe encore une sorte d'amour, qui a pour objet la chair seule, et guère la chair fraîche, affirme le protagoniste qui prend la parole dans Pastels. Regarde-t-il une danseuse : l'art de la ballerine lui importe peu. C'est un détail de costume, et quel détail ! qui le préoccupe :

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