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de celle-ci. Cette autre est parfaitement sotte et indifférente à l'amour qu'elle inspire :
  Et voici qu'elle laisse aller la file d'oies
  De gros rires, à me conter les vaines joies
  De sa vie, où mon sentiment n'entre pour rien.


Alors un cri de révolte s'échappe des lèvres de l'amant :
  O pouvoir m'affranchir du fol amour que j'ai
  Des corps charmants évoluant dans leur souplesse!


 Il veut devenir :
    ce moine qui se lève
  Et passe, ayant muré tout son corps au dehors,
  Avec, aux yeux, la seule image de la mort.


 Mais ces héroïques résolutions s'évanouissent en fumée. C'est folie d'entreprendre la lutte contre les impérieuses habitudes qu'on s'est données. Il suffit d'un rire éclatant, de l'odeur énervante des bois pour réveiller dans leur fureur les vieux désirs éperdus.
 Quel parti prendre?
  Redevenir plutôt la brute d'autrefois,


 Mais une âme désolée s'est trouvée dans cette brute, et le mensonge de l'étreinte ne lui suffit plus. Seulement, elle est en proie au juste désespoir d'avoir irrémédiablement manqué sa destinée, et il ne lui reste un refuge que dans la mort, la mort sans courage ni grandeur, comme la désire un sybarite :
  Les soirs exquis n'ont plus d'oreillers pour mes rêves;
  La belle fleur que j'ai cueillie était trop brève.
  O quand — simplement comme un qui s'endort — mourir!

*
* *


 De cette analyse des Cornes du Faune, il ressort que M. Ernest Raynaud, dédaignant le facile rassemblement de pièces disparates sous une étiquette quelconque, a composé une œuvre d'une rigoureuse unité. Chacune des parties de son volume concourt à l'exposition de la thèse morale qu'il lui a plu d'assumer, et toutes sont développées, les unes par rapport aux autres, en proportions harmoniques.
 S'il est fait mention ici d'une thèse, savoir : la brève déception des joies de l'amour charnel, ce n'est pas à dire que le poète se soit soucié de démontrer quelque proposition. La poésie n'a rien à prouver, rien à enseigner : — c'est affaire aux sciences et à leurs méthodes, — elle a pour unique devoir de procurer l'émotion esthétique.

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