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 Celle-ci ne résulte ni de la vigueur des raisonnements, ni de l'ingéniosité d'analyses psychologiques, ni de l'éloquence même. Elle dépend essentiellement de la variété et de la qualité des sensations de son et de couleur au moyen desquelles sera suggérée une idée dans l'esprit du lecteur. Que cette idée soit plus ou moins élevée, selon les hiérarchies inventées par les morales, il importe peu. Être le lien commun des sensations créées par l'œuvre d'art, voilà le seul rôle qu'elle ait à jouer.
 Il n'y a donc point à discuter ici, en moraliste, si M. Raynaud a eu tort ou raison d'imposer à son livre en qualité de dominante la considération morale exposée plus haut. Il s'agit de constater si toutes les sensations de son et de couleur créées par l'auteur convergent exactement vers elle, et de négliger à son égard toute autre préoccupation. Or, l'analyse des Cornes du Faune établit,sans qu'il soit besoin d'insister, qu'on se trouve en présence d'une œuvre dont l'esthétique est irréprochable.
 Nul raffinement de musique verbale n'a été négligé. Allitérations, césures, rimes, rythmes, tout concourt à donner à la sensation auditive la caractéristique voulue.
 Quant aux sensations de couleur, c'est-à-dire quant aux spectacles symboliques évoqués par les mots, qu'on en juge par cet exquis poème :

  L'ample étendue est bleue et d'or de tous côtés,
  Sa cuisse nue et son beau torse de héros
  Opposent leur albâtre aux pourpres exaltées
  Des rubis dont palpite, auprès, le « brasero ».

  Le basilic fleurit à ses deux mains croisées
  Et, pantelante comme un cœur au haut des piques,
  Sa lèvre unit pour la prière et les baisers
  Tout le sang du Calvaire aux roses de l'Attique.

  Le col blanc que Nisus aimait chez Euryale
  Ploie un peu sous le faix du front impérial
  Où s'alanguissent les miels blonds du doux Jésus.

  Si l'Ange se révèle au geste qu'est le sien,
  Toute la Bête vit au fond des yeux païens,
  Langueurs! qui mieux qu'Éros ou que Jésus vous eût?



  Ceux que n'auront point charmés les évocations de ces quatorze vers au point de leur en dissimuler la technique n'auront pas été sans y remarquer une manière un peu nouvelle de rimer. Les pluriels se marient aux singuliers; les terminaisons féminines aux masculines; enfin la succession, consacrée par un vieil usage, des rimes masculines et féminines n'est pas observée.
 Si la rime a pour seul but de satisfaire l'oreille, l'alliance

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