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chicane des choses, puisque d'exclusifs Cérébraux — de la secte des Nombrilistes — prétendent proscrire la Substance de leur univers ou du moins la bouder, ignorant que, par la sélection de ses reliefs, elle est la mosaïque fondamentale de l'Art, sinon l'inéluctable tonique hors laquelle la dominante spirituelle siffle dans le néant.
 Les poètes, nous sommes des dieux, c'est acquis. Chacun de nous conçoit un monde, d'accord. Cet orgueil est le mien depuis des ans. Néanmoins convenons que notre monde particulier n'est que l'élixir du monde initial si prestement réintégré aux heures corporelles. Notre original s'étaye de l'originel. Le monde foulé — copropriété indivise de tous dans la république de la vie — il nous faut le considérer comme l'apprentissage foncier de celui de notre esprit, lequel n'est, à franc dire, que le résultat d'un désir de réaliser mieux, désir servi par la morale de notre personnelle esthétique.
 La floraison du poète se mesure donc à son génie d'essentiellement comprendre ou d'amender (par un prêt d'intentions foraines) celle de Dieu.
 On ne saurait éluder que celle-ci sert de fumier à celle-là.
 Blasphème d'art pur, s'entend.
 Que si, dans leur transcendantalisme outrancier, messieurs les Cérébraux renâclent à la Substance, c'est qu'ils ne la savent qu'à la manière des Captifs de la Caverne — j'allais écrire Taverne. Le dos tourné, ils voient d'inanes silhouettes réfléchies, ainsi que dans la facile allégorie de Platon.
 Or, à l'artiste insigne, toute substance apparaît l'effort saisissable d'un centre vers la sphère, d'une base vers le sommet, d'une âme vers la corporéité. C'est le caractère de cet effort qui,à ma sentence, doit au moins intéresser l'artiste et qu'il lui sied, le cas échéant, de cristalliser.
 Nous parlons en idéaliste qui envisage les choses comme des pensées autrefois tombées d'une intelligence et solifiées par les époques. Ce n'est aucunement prêcher leur comptabilité selon le superficiel naturalisme, mais seulement solliciter qu'on en trahisse l'essence causale ou bien ce phénomène des effets qui est en quelque sorte la vive chevelure de la substance.
 Sans ces assises, l'art n'est qu'atmosphérique. Promptement je répète que les choses doivent être contrôlées et traduites par nos cinq sens. Cette méthode ailleurs étendue, n'est-ce pas la réalisation de la symphonie dans sa plus vaste expansion ? Ainsi l'artiste obtient l'œuvre prismatique aux facettes savoureuse-odorante-sonore-visible-tangible.

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