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fraîcheur des draps, après les grandes fatigues — un de ces étirements qui font penser qu'on n'aura plus, plus jamais, la force de se relever, de se rhabiller, de reprendre l'action.

IX

Ce soir nous avons repris les routes où nous passions jadis, nous avons repris le chemin d'autrefois — c'était comme si j'avais revécu quelques heures de ma jeunesse. Or, malgré l'ami avec lequel je faisais ce pèlerinage aux choses du passé — l'ami que je n'avais pas revu depuis des années — je n'avais aucune émotion mais seulement l'intérêt banal que l'on a à visiter les galeries d'un musée. Il y a des tombes devant lesquelles il ne faut point revenir car le cœur oublie, parfois, ceux dont la mémoire saura toujours le nom. Hamlet qui a perdu Ophélie mais qui connaît encore la fille de Polonius... « Je vous ai aimée autrefois!... » Autrefois, c'est-à-dire le passé — et comme chante Ophélie :

Non, non, il est mort,
Il ne reviendra jamais!

X

J'aime les violettes, non pas les violettes des bois mais les violettes de Nice aux pétales longs et chiffonnés comme de la soie froissée — je les aime parce que c'est une fleur de luxe, parce qu'elles ont quelque chose d'artificiel, de comme fait à la main. Et puis, lorsqu'elles sont serrées en bouquet; en les respirant je pense, malgré moi, à ces mains de femmes qui sont si habiles à les manier, mains pâles aux longs doigts fiers, constellés de pierreries. Mais, hélas ! dans ces mains, les fleurs se faneront vite et leurs pétales s'en iront un à un, au caprice du vent, car les mains moqueuses des femmes belles sont faites pour froisser et pour torturer les violettes de Nice et les cœurs des hommes.

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