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imperceptible changement de rhytme, commence à vous navrer : cela s'accentue à partir de la femme fuyante à ses pitoyables velléités, et l'enterrement du chien — fragment d'un tout à fait vrai sentiment — vient encore préciser la sorte de misère dont souffre alors Babylas: celle de l'isolement par timidité sentimentale.
Enfin, tout autour de Babylas, des personnages et des choses bien concordants avec la tonalité de la figurine centrale et qui la repoussent, par les hachures de leur grisaille, vers une lumière doucement trouble : on dirait d'un pays d'éternelle demi transparence, une perpétuelle atmosphère de matin d'hiver, mais d'un matin ni froid ni chaud, ni clair ni sombre.
Ici finit le résumé, en impressions, de ce premier roman d'Alfred Vallette, — roman sobre et solide, consciencieux et achevé, de noble labeur et d'art sincère.
Remy de Gourmont.
(I) Un vol., par Alfred Vallette (Tresse et Stock).