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dépit des genres, comédie, drame ou vaudeville, le petit tableau élémentaire d'une hiérarchie. Il y a le théâtre des braves gens, dans la note des Ouvriers, de M. Manuel, de la Fille de Roland, de M. de Bornier, de la Dame Blanche, du Châlet; théâtre moral s'il en fût, empestant la vertueuse Académie et le prix Montyon ; où l'on mène, sans crainte du cauchemar, toute sa famille, de la grand'mère au petit dernier. Il y a le théâtre du peuple, où circulent des porteuses de pain, des Dartagnans et des Montechristos. Il y a le théâtre des imbéciles, si persévéramment maintenu dans la tradition par M. Grenet-Dancourt (sans qu'il puisse se prévaloir d'une parole d'insulte). Il y a le théâtre des gens comme il faut, — vaste confrérie qui s'étend du boutiquier à l'homme du monde en passant par quelques dames et quelques cervelles liquides, — et qui s'appelle le Maitre de Forges, l'Abbé Constantin, ou bien la Juive, la Favorite, le Faust de M. Barbier. Enfin, il existe un théâtre des artistes, injouable et injoué le plus souvent, massacré toujours et compris d'un centième quand le miracle intervient. On y trouve Shakespeare, Gœthe, peut-être trois ou quatre autres impollués malgré les traductions, quelques vieux Grecs et une demi douzaine de modernes qu'on nomme rarement pour leur épargner des injures.
 Souvent, il est vrai, la Comédie, l'Odéon représentent du Molière, du Racine, du Corneille; mais ces antiquailles, devant quoi la salle et des professeurs jugent devoir se pâmer, les endorment avant la fin. Le Châtelet, la Gaîté, montent des féeries, des pièces à spectacle ; divers établissements des opérettes et des revues. Il serait indécent et criminel de les mentionner d'autre façon : ces choses, n'existant point, ne sont point qualifiables. Et tout le théâtre, dès lors, se range dans les cinq catégories susdites. Encore le théâtre des braves gens et le théâtre comme il faut empiètent si facilement l'un sur l'autre, marchent si cordialement vers un même gâtisme, pataugent si candidement dans une semblable marmelade, qu'on peut les confondre presque, leur accorder la feuille de vigne fraternelle et toutes les palmes des Instituts. C'est aussi la masse énorme et débordante, le fatras. Les temples coutumiers de leurs exhibitions, le Français, le Gymnase, l'Opéra-Comique, l'Opéra, ont abaissé encore par leur semblant de tenue, leur épicerie, leurs prétentions littéraires et musicales, le caractère semi-officiel des solennités, ce que le jeu des planches — grossier en soi — pouvait garder d'un peu acceptable après les ordures de Casimir-Delavigne et Scribe ; après les infamies de M. Ponsard, les panades de M. Legouvé, les sucres d'orge de Mme Sand : après le sensualisme canaille des musiques italiennes ; après la glaireuse bêtise du genre éminemment national. Par eux, le pauvre théâtre est devenu cette lamentable foire que nous subissons. L'adonis George Ohnet a pu y faire ébattre ses marionnettes, et M. Ludovic Halévy ses bâtons de guimauve ; M. Coppée, doux sirop pectoral de la boutique Lemerre, s'entend traiter

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