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vengeresse des épées nues ; les psaumes qui soutiennent les orgues, s'élevant aux voûtes des basiliques dans le magique décor d'un avènement impérial.

 Lentement, les lourdes ridelles — non pas de toile peinte — du proscénium s'écartent après un court prélude. La salle est presque obscure. L'orchestre, en contre-bas, est invisible et ne se découpera point sur la luminosité du cadre en têtes de basses, en allées et venues d'archets, en gesticulations du conducteur. C'est pour quelque Reine de Saba, quelque Sçulamithe du Cantique des Cantiques, quelque fière légende de notre Moyen-âge, on le faste orgueilleux d'une sanglante épopée byzantine. Là-bas, le ciel de ce « plein-air » s'incurve, panoramique, et si loin, si haut, qu'on croirait voir le vrai ciel, l'espace extérieur par une baie de l'édifice. On a supprimé les frises, les bandes d'air, — ce linge sale éternel de nos trop petits théâtres; et les herses qu'elles dissimulaient ont été remplacées par un puissant foyer, en élévation. Les personnages, ainsi, n'ont plus d'ombre portée sur le fond, les fermes — parfois sur le ciel même — mais à leurs pieds, comme s'ils étaient dans la rue, sous le soleil. L'éclairage des côtés, de la rampe, ne sert plus que de correctif, au lieu d'illuminer les gens sous le nez. Les premiers plans du décor sont en relief; et la scène est si profonde qu'on n'a presque plus besoin de truquer, qu'on a la perspective vraie, celle que donnent les choses par leur éloignement. Par terre, on a disposé encore les reliefs du sol, le dallage des voies, les inégalités des sites agrestes, en place du praticable enfantin, et par dessus les costières, les trappes. Les acteurs parlent, — pas au fond, la voix se perdrait, — mais à l'avant-scène et jamais au-delà du second plan; ils disent la grande prose, le vers somptueux comme le leur enseignèrent les poètes, en dépit des conservatoires. Pour reproduire les masses, on n'a pas ramassé devant la porte, une heure avant le rideau, une ou deux douzaines de journaliers et autant de fillasses;on a fait la dépense d'un personnel (ce ne sont pas les cabotins qui manquent!) et cette figuration, jusqu'ici scandaleuse et grotesque, sait se tenir, marcher, écouter, être naturelle. Si par les nécessités de l'œuvre on doit voir un cortège, on n'en est pas réduit à le faire sortir de la seconde coulisse (sortant de la troisième les êtres seraient trop grands à côté des maisons); on peut le faire venir du fond, le faire entrer à l'endroit convenable sans l'obliger à tourner près de la rampe, devant M. le souffleur. Pour le plaisir de la situation, également, on a recherché les instruments de l'âge, et l'on a des personnes qui en jouent au lieu de faire semblant avec un ustensile de carton. Ne pouvant assez modifier la lumière, on a, la nuit, des costumes spéciaux, aux teintes calculées, de même qu'on peignit spécialement les toiles. Enfin, on a perfectionné la machinerie : les décors s'enlèvent sans entraîner un mur, sans renverser un meuble. Tous les actes de la pièce, toutes les scènes ont été ainsi étudiées, mises au point, avec les restitutions de vêtements, d'armes, d'objets qui furent les accessoires

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