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montre d'énergie, il est désenchanté, le rire de Colonnis.
 La grande différence entre ces deux physionomies d'une même âme est sans doute dans cette vérité acquise entre les deux écrits : qu'il ne faut pas violenter les consciences, puisque nous ne savons rien des fins, et presque rien des motifs. Les seules certitudes indiscutables sont si grossières qu'on les pourrait exprimer dans l'idiome des plus rudimentaires lointaines peuplades sauvages. Mais il faut chercher.
 Patrice agissait matériellement et voulait toujours ainsi agir ; Colonnis écrit, pense, cherche. S'il se répand dans la vie extérieure c'est par boutade plutôt que par principe. Il pense, cherche : voilà son essence, et tandis que Patrice, chrétien, bornait à l'Evangile son esprit et le monde, Colonnis s'efforce sans cesse vers un développement nouveau, s'étudiant, étudiant en lui et dans les autres les passions, la Passion. Dans son style, — dans cette sorte d'écrire sentencieuse et fragmentée, qui ne risque les dehors de la gravité qu'en se jouant, mais qui ne se joue qu'autour des choses graves, qui tient peu compte des apparences, — il met en œuvre les richesses d'une observation constante, constamment synthétisée, réduisant tout à des rapports psychologiques pressés dans leur dernière expression. Si bien que le livre, léger à la main, pèse son poids pour l'esprit et qu'il n'y eut jamais plus solide unité sous un tel jeu simulé d'allure capricieuse. Par quelque point qu'il s'éveille dans la mémoire, ce livre ressuscite tout entier : selon la logique succession de ses plans, grâce aux rappels des contrastas nuancés et des similitudes.
 Je ne puis toutefois m'empêcher de regretter, souvent, le paysage toujours sous-entendu. Je ne puis me passer tout à fait des agréments du décor, et je tiens que ce moyen d'expression, le Paysage, enlèverait aux concentrations familières à l'auteur ce qu'elles peuvent avoir de monotone, jetterait à propos, dans cette atmosphère où passent des ombres, la lumière de reflets gradués et indéfiniment retentis. Dolent est un grand peintre de portraits, bien exclusif; l'air se fait rare dans les fonds. Elle est non avenue pour lui, cette nature en mouvement que les Romantiques substituaient à l'humanité intime, et pas davantage il ne se soucie du rôle animal des êtres humains. Ses idées voisinent avec celles de Rousseau, mais les couleurs sont incompatibles. Il passe entre Théophile Gautier et M. Zola en songeant à Racine.

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