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« VIEUX »

 L'auteur a donné pour épigraphe à la première partie de son livre un passage de Scarron, et c'est bien en effet au Roman comique qu'il nous fait songer souvent. Car si, de toute évidence, la conception de ce roman fut naturaliste, seulement naturaliste, la psychologie précise et l'observation exacte s'y mélangent singulièrement avec une bouffonnerie qui va parfois jusqu'au lyrisme.
 Aussi bien était-ce une erreur d'Albert Aurier de se croire appelé au sacerdoce naturaliste : il se trompait d'église. Je dis « était-ce », ayant tout lieu de présumer que l'auteur de Vieux, aujourd'hui conscient des qualités de son esprit et de ses aptitudes, ne retombera pas dans ce qu'il doit considérer maintenant comme une « faute de jeunesse ». Un tel esprit manque d'espace en cet art nécessairement étroit : à tout instant il en franchit la limite imposée, s'échappe, fuse, et, comme pour se récompenser de s'être maintenu un temps — le temps strictement obligatoire — au terre à terre de la formule, il vagabonde beaucoup plus loin qu'il fût allé s'il ne s'était astreint à une tâche pour lui ennuyeuse, à quoi il ne se dépense pas normalement. Et, on le sent, ces brides-sur-le-cou enragées le ravissent : il s'égaie alors de tout, même des choses les moins drôles ; il est verveux, persifleur, sarcastique, fumiste, goguenard, ironique, cocasse ; il pantalonne, il culbute ; et son exubérante joie est si bien un peu folle qu'en l'absence d'un objet de rire — cet objet fût-il la Douleur en personne — il rit tout seul ! Ah ! la délicieuse lecture que serait, en ces années de littérature morose et morne, un livre tout entier de ces écoles buissonnières de l'imagination autour d'une idée ! Le malheur est que, greffées sur une « étude », elles arlequinisent le ton de l'œuvre, en cacophonisent le son, et de telle sorte que se produit cet inattendu phénomène : Albert Aurier a d'abord senti et voulu, évidemment, une page sérieuse où s'inscrirait tout ensemble la faiblesse et la toute puissance de la chair, livre de constatation triste par conséquent, et le procédé de déformation très particulier a son esprit lui a donné une page des plus amusantes — du moins en tant qu'impression générale.
 L'étude conçue, l'idée, y est bien, mais à l'état d'indication plutôt que réalisée, et l'ambiance, le secondaire, le non essentiel y tient trop de place. Ce non-essentiel, en tout cas, est d'une telle exagération de lignes et d'une
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