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M. Barrès. Quand je lis un roman de M. Barrès, je crois lire un roman de M. Renan, — oh ! d'un Renan bien surélevé, bien au-dessus (sans que cela me donne des sensations de surélévation transcendante) du pauvre farceur qui a passé sa vie à découvrir des idées anti-religieuses familières aux Allemands d'il y a soixante et quatre-vingts ans. L'ironie de M. Barrés est franche, du moins ; elle méprise sans hypocrisie et sans regrets ; elle méprise tout, hormis M. Barrès lui-même, perle unique entre les valves de ce monde vain.
 Pourtant (c'est vers la fin du volume et comme en note), un respect est avoué pour l'Argent : « L'Argent, voilà l'asile où des esprits soucieux de la vie intérieure pourront le mieux attendre qu'on organise quelque analogue aux ordres religieux.. ! » Cette attitude adjuratoire n'est pas chez M. Barrès bien caractéristique : il ne cherche, en la fortune qu'il appète ou qu'il détient, rien autre chose qu'une condition indispensable aux efflorescences de son narcissisme spirituel. Il faut bien, pour vivre, prendre un vague intérêt à soi-même ; il y a des devoirs intérieurs ; il y a aussi une nécessité transcendante qui nous oblige à regarder en nous pour voir ce qui se passe extérieurement à nous ; mais il me semblerait dur, en ce qui me concerne, de me borner à l'examen incessant d'un mécanisme toujours identique à lui-même, de regarder les mouvements du locomobile en me répétant sans cesse : « Comme je fonctionne bien ! » De cette admiration, M. Barrès ne se fatigue pas, — ce sont les autres qui se lassent, qui finissent par trouver inadmissible une complaisance si prolongée. Car, enfin, les talents de M. Barrès — quoique variés, quoique étendus selon une gamme qui va de la causerie intime à l'éloquence parlementaire, du journalisme politique à l'essayisme dilettante et renanesque — ne sont pas de ceux qui justifient l'admiration sans bornes qu'il ressent et qu'il clame pour cette gemme précieuse, son moi. C'est un genre de littérature : soit, et c'est bien pour cela qu'il nous est permis de le juger et de le trouver insuffisant, malgré de l'esprit, une manière d'ironie qu'on ne peut nier spéciale, un mode même neuf de blasphème et qui, en ce dernier volume, s'accentue, un dédain justifié pour la fausse tenue morale du bourgeoisisme contemporain, etc. L'homme, enfin, est d'un grand intérêt comme exemplaire bien complet d'un genre inédit de cynisme : c'est un Jean-Jacques aristocrate et bien portant.

R. G.

 nota. — Tout ceci est peut-être inexact, M. Barrès ayant la monomanie, comme les femmes, de ne montrer que l'envers ou l'à-côté de sa pensée.

 Presque, par Francis Poictevin (A. Lemerre.) — « Gardons-nous d'écrire trop bien » : ce pernicieux conseil, un samedi des années passées, chuchoté par M. Anatole France à Charles Morice, l'auteur des Songes ne l'eût pas compris non plus. Ecrire trop bien, c'est à quoi M. Poictevin passe la moitié de sa vie, l'autre étant réservée à presque vivre les impressions qu'il notera en des phrases d'une musicalité unique d'orgue byzantin. Phrases moins que vibrations, et
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