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BARNABÉ




 Un vif tumulte dans le soir d'été. C'était son cœur qui battait à se rompre : de la joie en inondation, et de la frayeur presque — une frayeur ineffable — d'être si joyeux. Comme ses yeux intérieurs regardaient en lui-même, il vit un flot de lumière envahir son être et le remplir d'une incandescente magnificence. L'abondance de cet éclat aveuglait son âme ; il se sentait sombrer en un vertige éblouissant ; tout s'écroulait de lui en violentes cascades d'or.
 — O ma vie  ! cria-t-il.
 Le dernier déchirement terrestre se produisit. Il se trouva tout à coup dédoublé. Il lui sembla voir se profiler sur le lit sa forme maladive, et, autour d'elle, des ombres se pencher en pleurant. Sombre, trop sombre était ce décor extérieur : mais en lui vibrait tant de rayonnement, que ces ténèbres n'épouvantaient peut-être que par contraste. Et peu à peu, dans un enchantement, et par lents dévoilements successifs, se manifestait un milieu nouveau, merveilleusement fertile en sensations radieuses, dont celles produites par la matière ne donnaient qu'un informe aperçu.
 Il hésita, comme au sortir d'un rêve, à éprouver sans scrupule la suavité de ces impressions bienveillantes.
 Il chercha d'abord à se ressouvenir.
 Comment s'appelait-il, dans ce rêve bizarre, troublant, long, amer ? N'était-ce point Barnabé ? Oui, oui, il jouait un personnage de ce nom, Barnabé ! Il avait été Barnabé. Il venait de souffrir un martyre horrible : une suffocation qui avait duré quinze jours. Ce devait être une fluxion de poitrine. Oh ! quelle angoisse ! quelle angoisse ! Râler, chercher haletant à ressaisir une respiration qui se dérobe, aspirer enfin le vide, s'épuiser en efforts pour apaiser cette soif d'air qui enfièvre le sang, et la sentir augmenter d'heure en heure jusqu'à l'extrême consomption : quelle épouvantable torture ! Tout s'était brouillé dans cette fin atroce de son rêve. C'est, sans doute, n'en pouvant plus, incapable de subir davantage,

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