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par leur peser, et elles profitent de l'arrivée de « la folle », un pauvre être sans famille et sans toit qui vit d'aumônes dans le pays, pour rentrer chez elles. La fille du mort reste avec l'idiote, qu'après d'énergiques refus elle a autorisée à demeurer. Cependant elle tombe de fatigue, se violente pour résister au sommeil, et l'autre lui persuade d'aller dormir : elle veillera seule. Rideau. La jolie idée est dans le mobile de la folle : un jour qu'elle errait par les chemins, selon l'accoutumée, le sonneur l'a prise, elle que nul ne regarde et dont personne ne veut; et de cette circonstance elle a un tel souvenir que le sonneur est pour elle comme le bon Dieu...
 M. Paul Gabillard prouve des qualités d'observation et possède l'art des nuances. Mais sa pièce gagnerait, j'imagine, à ce que la folle — l'éternelle folle des romantiques ! — fût une simple fille laide. Il n'était peut-être pas indispensable aussi qu'elle survint tout juste alors que minuit sonne, et que précisément ce soir-là éclatât un orage : moyens impressionnants sans doute, mais un peu surannés et puérils. C'est le gros reproche que je faisais naguère à M. Van Lerberghe à propos des Flaireurs.
 MMlles Lemorié (la folle) et Camée (l'orpheline) ont été parfaites. Quant aux veilleuses, MMmes Suzanne Gay, Dénac, etc., on n'a pas très bien entendu ce qu'elles disaient.
 La Fille aux mains coupées, mystère en 2 tableaux, en vers, de M. Pierre Quillard. Décor de M. Paul Sérusier. — Ce poème, inséré voilà cinq ans dans La Pléiade (Ier série) et qui est un des plus beaux de La Gloire du Verbe, le livre récemment publié par M. Pierre Quillard chez Bailly, est trop connu des lecteurs du Mercure de France pour que je le raconte — tâche périlleuse d'ailleurs et profane, car on ne touche pas au rêve des poètes... Je ne veux que noter la délicieuse impression qu'il a produite, et la hardiesse de sa mise à la scène. Sur ce dernier point, je ne saurais mieux dire que M. Marcel Collière, à qui j'emprunte le début de son article dans le journal-programme du Théâtre d'Art :
 « L'ordonnance scénique de ce poème est pour laisser toute sa valeur à la parole lyrique, empruntant seul le précieux instrument de la voix humaine qui vibre à la fois dans l'âme de plusieurs auditeurs assemblés, et négligeant l'imparfait leurre des décors et autres procédés matériels. Utiles quand on veut traduire par une imitation fidèle la vie contemporaine, ils seraient impuissants dans les œuvres de rêve, c'est-à-dire de réelle vérité.

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