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 Elle ne sait pas. Elle s'ignore. Elle est la Fatalité. Le paradis entraperçu, ces contrées de paix et de suavité où l'on aurait conscience de la perpétuité du repos, se brouille davantage, disparait presque en des amoncellements d'ombre. Que va-t-il advenir? — Il dormira.
 La Femme Voilée. — Pour toujours.
 Et d'un mouvement lent et dolent elle l'ensevelit en la nuit sans fin de son voile.
 Ce deuxième acte est, je crois, la page la plus complète, à coup sûr la plus élevée, que l'auteur ait jamais écrite.
 Lucie reparait au troisième acte avec Jacques Durand. Mais elle n'est plus alors une semblance, une projection du cerveau de Dartigny : elle représente, comme au début de la pièce, la moitié féminine du Tout-le-monde pratique et de sens commun dont Jacques incarne la moitié masculine. Et le rideau tombe sur la pitié quelque peu méprisante de ces deux êtres pour le pauvre fol, ces deux êtres qui sont l'Humanité inconsciemment cruelle au rêveur, si indifférente à des maux dont elle est l'abri et que d'ailleurs elle ne conçoit point.
 Beaucoup de personnes eussent aimé mieux que la mort de Dartigny achevât la pièce. Je ne discuterai point le plan de l'ouvrage. Je reprocherai seulement, au premier acte, un manque de concision qui m'a parfois donné l'impression d'un bavardage, et le romantisme de l'empoisonnement au cigare saturé de nerium oleander — bien qu'un tel suicide soit très possible scientifiquement et tout à fait dans le personnage de Dartigny.
 Mlle Camée, si vivante, jouait la Mort, enveloppée toute dans un long voile gris. Elle a dit les brèves phrases de son rôle avec infiniment d'intelligence, et a su conserver à la Femme voilée, même quand elle chasse la Vie avec des paroles violentes, même alors qu'elle se fait caresseuse et consolatrice, la sereine majesté que volontiers on imagine à la reine éternelle. La grâce du lent et grave mouvement dont elle enlinceule Dartigny a enthousiasmé la salle. — Mme Suzanne Gay (Lucie) est une parfaite maîtresse « sans cœur » : la fille qui a de la tenue et fait son petit métier avec une certaine décence. Mais je ne crois pas que la passion soit dans ses cordes : la véhémence n'est point de la passion. — Le masque amer et l'attitude hautaine de M. Paul Franck s'adaptent merveilleusement à la figure de Dartigny, qu'il a bien rendue; toutefois, an second tableau, peut-être eût-il dû s'efforcer à une diction spéciale, plus suave, qui signifiât

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