Warning: Parameter 3 to pr_pageQuality() expected to be a reference, value given in /home/formationn/www/mercurewiki/includes/parser/Parser.php on line 3470

Notice: Undefined index: header in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 222

Notice: Undefined index: footer in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 223

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowIPs in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 429

Notice: Undefined variable: wgProofreadPageAllowQ4 in /home/formationn/www/mercurewiki/extensions/ProofreadPage/ProofreadPage.php on line 431
Page:Mercure de France tome 002 1891 page 306.jpg - MercureWiki

Page:Mercure de France tome 002 1891 page 306.jpg

De MercureWiki.


un jeune dieu, la troupe du Théâtre d'Art a représenté, pour l'Association des étudiants, à ses invités le Camille Desmoulins de M. Marc Legrand. Je conçois mal qu'on puisse faire parler en alexandrins les hommes de la Révolution; la prose — fût-elle « artiste » et d'Edmond de Concourt — s'accommode de toutes les niaiseries et de toutes les emphases, et peut-être ferait-elle revivre cette étrange époque de déclamations puériles et d'actes prodigieux. Mais le vers ne saurait, sans déchéance, exprimer telle ou telle manière de dire, spéciale à des individus déterminés : il semble destiné uniquement à proférer les choses éternelles. Si consciencieusement ouvré que soit le drame de M. Marc Legrand, il est en somme marqué d'une tare native et nécessairement on y devait trouver des vers regrettables :

Pour moi, nul ne pourra m'ôter mon encrier
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
M'enfermer tout vivant dans la médiocrité.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
On peut marcher au but sans tomber dans le gouffre.


 Ces erreurs ne sont point imputables au poète, mais au genre.
 Camille Desmoulins a été supérieurement interprété par M. Fenoux: une voix superbe, une grande noblesse de geste et d'attitude ; par M. Paul Franck: Robespierre après Dartigny, une figure sèche, une voix d'acier en coquetterie avec la nuque des suspects; et par M. Gauley. Mlle Camée — Lucile — doit être mise hors de pair : elle a dit les vers comme il faut les dire, d'une voix chantante et sonore : tour à tour mutine, tragique, attendrie, observant toujours le rhythme et ne permettant pas même à la passion de déranger l'harmonie des lignes, dans cette grande salle, sans décors, qu'elle emplissait toute de sa déclamation éperdue, elle apparaissait comme une vivante image de l'éternelle poésie, une de celles qui éveillent le frisson sacré — et les poètes la remercient pour la pure émotion d'art qu'ils lui doivent et qu'ils n'oublieront point.
 Après Camille Desmoulins venaient: Le Plumet, une comédie inédite de MM. Collias et Rémond où se trouvait au moins une idée heureuse, et une ineptie de Busnach et Gastineau. Mais, pendant l'intermède, une œuvre de pur génie nous a été révélée par M. Georges Berr; c'est une miraculeuse complainte : Sur les bords de l'Ohio, d'une fantaisie tellement excessive qu'elle

Outils personnels