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coins d’ironie, M. Raynaud met peut-être quelque lenteur à suivre les ébats de ces êtres lointains qui aimèrent si peu et ne pensèrent guère, mais il garde toujours de la grâce (avouée en ce vers charmant, au détour d’un quatrain :

Toute la Grâce féminine vient à moi)

et, par delà, il garde ce haut lyrisme impénitent dont les fils de Vigny et de Baudelaire ne se libéreront point de sitôt :

La nuit était trop pure, et j’ai clos la fenêtre.
Il montait trop d’odeurs énervantes des bois
Et cela réveillait trop vivement en moi
Le désir éperdu de la voir apparaître…
 « Parmi tant de caprices en habit d’apparat, tant de vivaces peines voilées d’emblèmes ingénieux, ce cri détonne ; je n’en suis pas fâché. M. Ernest Raynaud a fait assez longtemps luire au beau soir les cornes polies, aiguës et rigides, dont le fauve ou noir scintillis traverse le jour et la nuit ; il nous a donné le désir de connaître, à la fin, quel fils de Pan bondit sous ce diadème sauvage à travers le songe touffu des aimées. M. Ernest Raynaud se décidera-t-il à nous le montrer quelque jour ? »

Charles Maurras.


 Le lundi 23 mars, au café Voltaire, se sont réunis dans un banquet les amis du peintre Paul Gauguin, afin de lui dire l'adieu avant son départ pour Taïti. Quarante personnes étaient présentes. Parmi elles : Stéphane Mallarmé, Odilon Redon, Jean Dolent, Charles Morice, Alfred Vallette, Rachilde, Jean Moréas, Roger Marx, Albert Aurier, Édouard Dubus, Julien Leclercq, Ad. Retté, Félicien Champsaur, Gaston Lesaulx, Percheron, Dauphin Meunier, Bernard Lazare ; les peintres : Eugène Carrière, Ary Renan, Willumsen, Fauché, Daniel, Sérusier, Laugier, Mogens-Ballin, l'architecte Trachsel. À l’issue de ce repas amical, Stéphane Mallarmé, le premier, se leva :
 « Messieurs, pour aller au plus pressé, buvons au retour de Paul Gauguin ; mais non sans admirer cette conscience superbe qui, en l’éclat de son talent, l’exile, pour se retremper, vers les lointains et vers soi-même. »
 Puis c’est Édouard Dubus, qui, avec cette parole facile qu’on lui sait, propose de boire aux critiques qui révélèrent Gauguin au public, à Octave Mirbeau, à Jean Dolent, à Roger Marx, à Albert Aurier, — et aux peintres qui l’applaudirent hautement, à Eugène Carrière, à Ary Renan, comme à ceux qui viennent lui demander le conseil qu’on demande au Maître. M. Charles Morice dit alors les vers suivants :

Dans un là-bas de nature et de liberté,
Où marchent dans les fleurs de vivantes statues
D’enfance humaine, gaies et de soleil vêtues,
Dans la douce ardeur d’un inaltérable été,
Dans la forêt dorée où point d’aile ne vibre,
Dans les îles qui sont l’écume de la mer,
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