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et leurs massses noirâtres m'apparaissaient confusément, comme des monstres endormis.

 « Personne ne passait, personne.

 « Quelle froide pluie commença d'essaimer ses fines gouttelettes, mettant un vernis de laque à la chaussée déserte, moirant l'obscurité ! Tout frissonnant, je marchais dans une boue grasse ; et, absurde, violente, une colère grandissait en moi, effroyablement, causée par le lugubre aspect du paysage morne.

 « J'en arrivai à un état de surexcitation exagérée, se traduisant par une marche précipitée, furieuse, sous la cinglade de l'averse glacée. Le sol s'attachait à mes semelles, alourdissant mes pas, augmentant encore cette fureur irraisonnée qui me faisait maudire les choses inertes, ne pouvant m'attaquer aux êtres, absents.

 « Quand je me heurtai à une ombre, qui passait près de moi. Ce choc fit vibrer douloureusement tout mon être. Aveuglé par le sang soudainement afflué à mon cerveau, et qui battait une marche saccadée dans mes artères, pleines à se rompre, je me précipitai sur elle avec un rire strident, qui déchira le silence d'une sonnerie de fanfare.

 «Elle eut un cri rauque d'angoisse, bien vite étouffé, car je lui serrais la gorge, enfonçant mes mains crispées, heureuses, dans cette chair chaude, délicieusement. Nous roulâmes ensemble sur le sol. Je ne pouvais arrêter ce rire insensé, qui me secouait tout entier, et l'enlaçais toujours de la mortelle étreinte.

 « Bientôt, elle ne bougea plus. Après quelques tressauts, ses talons martelant le sol — et je sentais aussi la brûlure de ses ongles, à ma face — elle fit un « oh ! » qui râla longuement, bien longuement...

 « Et j'éprouvais une indicible jouissance à sentir ce corps panteler sous moi. Je ne pouvais détacher mes mains de ce cou, qui tiédissait, déjà plus flasque. Mon cœur frappait de grands coups dans ma poitrine dilatée, et il me paraissait qu'un incendie ardait en mon crâne, sous l'assaut incessant de la folie, qui montait.

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