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s'évadent languissamment et traînent par la chambre comme des bulles ». De la pendule, le temps s'égoutte et pleure en tombant ; de vagues musiques pénètrent malgré les fenêtres closes, se blessent « en traversant le mensonge du verre » et lui apportent sanglants des rythmes presque morts. Puis l'obscurité descend, descend dans l'âme aussi qui s'enténèbre ; la clarté recule vers les rideaux qui lui font un linceul de dentelle ; les lampes, là-bas, rouvrant leurs cicatrices, vont recommencer à faire saigner l'ombre :

... c'est l'heure
Où le vol libéré des âmes nous effleure.

C'est encore l'heure où les chambres se trahissent, le prennent à témoin et, défaillantes, se confient. Elles laissent échapper leur secret, qu'il nous répète à mi- voix :

Les chambres vraiment sont de bons vieillards
Et ce sont aussi de bonnes aïeules ;
Eux, rêvent tout bas à d'anciens départs ;
Elles prennent peur quand elles sont seules,
Tristes pour jamais d'avoir vu mourir...

Et de même, chaque soir, elles meurent réellement ; dans la détresse de la lumière, la vie les quitte ; avec la fin du jour, c'est la fin de leur être d'apparence. Ainsi ses renoncements après les élans fugitifs, les croyances vaines. Le crépuscule est doux comme une bonne mort ; les soleils d'autrefois ont péri dans les brumes de l'horizon et la chambre est bonne conseillère ; il n'y a plus qu'à dormir, qu'à rêver...


Car c'est, avant tout, maintenant, chez M. Rodenbach, la religion du rêve :
Ah ! Seigneur ! augmentez en moi cette richesse
Dont je suis à la fois le maître et le gardien ;
Et, de rêves nouveaux, refaites-moi largesse,
O Seigneur, donnez-moi mon rêve quotidien !...


Rêver, transposer en soi des sons et des nuances, mêler à leurs reflets une part d'infini, se consoler avec la vie en rêve, la vie emmaillotée aux langes du mensonge, il ne désire plus rien au-delà :

Mon âme a trop souffert aux chemins du Réel
Et s'en trouve à jamais comme en convalescence...

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