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vileté contemporaine fût gravée en lignes perdurables sur les tables d'airain.
 Mais, précisément à cause de ce pullulement du mufle, je déplore que M. Laurent Tailhade gaspille tant d'heures à lui bâtonner individuellement le groin — méthode avec laquelle il en oubliera, et des meilleurs, ce qui est dommage — et je le préfère de beaucoup lorsqu'il généralise. La satire qui s'en prend aux individus est inférieure et dangereuse parce que, d'abord, elle est fréquemment injuste ; il y a des degrés dans la muflerie, et, à propos de telle ou telle personne nommée ou suffisamment désignée par son vers, on a jugé que le poète allait un peu loin. Et puis, à ne considérer qu'un seul objet, on est sollicité par des détails sans importance: on ne peut pas ne point apercevoir la verrue du nez qu'on pichenette (gracieux euphémisme en l'occurrence), et, au lieu de courir au but, qui est de ridiculiser d'un mot la difformité de ce nez, on s'attarde à dépeindre la verrue, sa topographie, la sinuosité de ses ravins, la nuance de ses sommets et l'altitude de six poils qu'elle féconde. Énumération et analyse du secondaire au détriment de l'essentiel, et jamais on atteint à la synthèse, qu'on obtient toujours, par contre, à envisager une catégorie, un genre, un groupe. La satire individuelle est, de plus, inopérante ; loin d'y prêter créance, on s'en méfie, et si elle passe à la postérité ce n'est qu'à titre de spirituelle boutade: elle entame à peine l'épiderme, telum imbelle sine ictu. La satire collective, qui, de toute nécessité, n'a souci que des caractères généraux, est moins amusante sans doute, mais d'une portée bien supérieure, et son trait nerveux, point alourdi de fioritures inutiles, véritable arme de guerre, file avec légèreté, décrit une sûre trajectoire, frappe juste où il faut, pénètre profondément et proprement.
 Il serait pédant et superfétatoire en ce recueil, suivi surtout par des lettrés qui n'ignorent point M. Laurent Tailhade, de tâcher à un essai de critique sur Au Pays du Mufle, et de rechercher avec exactitude la place que lui assigne ce volume. M. Armand Silvestre, dans la préface, établit d'ailleurs sa filiation par Villon et Théophile Gautier: « De Gautier il a l'impeccabilité souveraine ; de Villon l'emportement lyrique et l'abondance cadencée du verbe. Son vers passe du frémissement de la lyre au claquement du fouet ». Il me suffira de constater que, depuis des temps immémoriaux, depuis nos plus vieux bardes et nos premiers conteurs, nul livre

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