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un peu morne, ou du moins l'auteur abuse de la demi teinte, ne différencie ses fonds que par d'imperceptibles nuances. Cette délicatesse de touche n'est peut-être pas excessive en un sujet où, en somme, le principal personnage n'appelle à lui que des sympathies moyennes, n'étant ni brutalisé à l'excès par la vie, ni révolté contre des événements dont il souffre sans y laisser toute possibilité de joies, - mais cela diminue d'autant, à la longue, l'intérêt que l'on prend aux subtiles déductions du récit. Paul Margueritte est un écrivain charmant et plein de grâce, enclin à la douceur des indulgences; il voit symboliquement la vie comme une plante penchante qu'il faut arroser d'absolutions et dont les odeurs, à certaines heures du soir vénéneuses, deviennent, sous un discret soleil, inoffensives. Cette douteuse plante, il l'aime, et, serait-elle plus décidément empoisonnée et empoisonneuse, qu'il lui pardonnerait encore, — rien que pour ses sourires de fleur triste. Faut-il envier ceux qui s'intéressent à la vie, autrement que comme spectacle et mouvement, — ou seulement admirer leur courage ? « Tout coule, tout coule! » C'est peut-être pourquoi il est préférable de ne s'attacher qu'à ce qui demeure ; et quel est le nom de ce qui demeure? — Symbole.


 

R. G.


 Pierre Jorieu vient de perdre Claire, la seule femme qu'il ait aimée, et cette cruelle question l'obsède : — « L'ai-je assez aimée, seulement? » — Il déplore les insignifiantes bouderies, les caresses épargnées. Il croit sa vie finie. — « Nous ne sommes maîtres ni de notre vie ni de notre mort, » a écrit Tolstoï. — « Mais, a dit Flaubert, le temps passe, l'eau coule et le cœur oublie! » Pierre Jorieu revoit Madame de Reynis qu'il avait connue jeune fille. Il se sent moins malheureux. Ses chagrins, revécus devant elle, lui paraissent moins amers, et parce qu'il doit se séparer quelque temps de son amie, son cœur se serre déjà douloureusement. Leur séparation se prolonge assez pour que Pierre s'en console (le mot est bien léger) avec Suzanne Dolbeau. Sous le grand portrait de Claire qui le regarde, de ses yeux fixes, il connaît une nouvelle forme de volupté, le plaisir plutôt que le bonheur. « Cependant le soleil se lève! »— Madame de Reynis est de retour. Pierre prend la photographie de Suzanne et la brûle sans regret. Elle aussi, à son tour, comme Claire, elle est déjà oubliée. « Qu'il aime demain, celui qui n'a point aimé. Qu'il aime encore demain, celui qui a aimé. » (Châteaubriand, d'après Publius Syrus.) S'il est vrai que le roman est une histoire feinte, écrite en prose, où l'auteur cherche à exciter l'intérêt par la peinture des passions, des mœurs, ou par la singularité des aventures, M. Paul Margueritte dédaigne visiblement ce dernier moyen. Aucune complication n'embarrasse son roman, et pour me servir des termes qu'il affectionne, son livre est simplement doux, triste, délicieux. Les choses s'y montrent inexorables autant que Monsieur et Madame Jorieu, mais pas une des victimes ne se révolte. — « Nos vies se sont rencontrées, dit Suzanne, elles se séparent ; nous nous sommes

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