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faut point les lire, car on n'en saurait, consciencieusement, penser du bien. Déjà, M. Trarieux a le désavantage de s'être choisi l'édition de La Gloire du Verbe, des Poèmes Anciens et Romanesques; le rapprochement ne lui est point propice. Avec quelque indulgence, sans doute, on peut, lui aussi, le croire un peu jeune; il dédie son œuvre à son père, à sa mère; et cette filiale affection l'honore. Il a de la lecture, parfois du procédé, parfois le sens musical du vers :

  Les gais amoureux s'en vont sous les branches;
  Autour d'eux tressaille, immense, la nuit;
  Les arbres sont noirs ; les plaines sont blanches ;
  Les gais amoureux s'en vont sous les branches,
  Et le vent léger fait un léger bruit...

 Il écrit même des choses assez subtiles : Orgues, Dolor, J'ai laissé mon cœur en des mains d'Enfant; mais tout cela disparait, noyé dans les platitudes de l'ensemble et parmi tant de pièces faiblotes qu'on n'ose insister. — Peut-être que des donneurs de conseils lui montreront la route. Quand il aura perpétré deux ou trois volumes encore sur le plaisir et la douleur d'aimer, déclamé en rimes plates de nouvelles allégories apocalyptiques (le Silence est ta loi,... le mystère est ta loi...), M. Trarieux fera son devoir de poète et nous donnera de beaux et bons livres. C'est la grâce que je lui souhaite.


C. Mki


 Diptyque, par Francis Viele-Griffin. (Hors commerce). — Le titre seul date d'antiquité ces pages d'exquise poésie; mais ce ne sont point, sur des tablettes d'ivoire, des images ciselées telles qu'en envoyaient à leurs amis les consuls entrant en charge ; ces figures lumineuses et douces qui glissent entre les arbres, aucune heure d'hier ni d'aujourd'hui n'en peut revendiquer les gestes ni les vêtements; elles furent créées hors des âges et vivent en un décor qui ne change pas, la forêt semblable à elle-même tous les printemps et tous les automnes. Une mystérieuse unité relie les deux poèmes si différents : le Porcher et Eurythmie, et un même parfum s'en exhale, né des feuillages, des moissons et de la terre maternelle. Le Porcher, c'est l'exilé volontaire, loin des hommes et des joies futiles et des baisers, parmi les chênes, dans l'ombre qui chante et pleure; parfois à son souvenir se déroulent « des cortèges d'heures oubliées »; parfois aussi des cavalcades bruyantes assiègent ses oreilles et les femmes de jadis viennent puiser l'eau des fontaines en le regardant avec tristesse comme un pauvre fou; et ce fou est le seul sage qui connait la gaîté puissante de la forêt : là, même le vent d'automne rit en poursuivant les feuilles mortes pour qui sait l'écouter d'une âme amie. Dans Eurythmie, reniant les aventures de gloire mauvaise et le pommeau froid des glaives, le poète suit la Reine des paroles immortelles vers les divins retraits où les bruissements des arbres, plus hauts que les voix lointaines de la foule qui souffre, célèbrent l'espoir éternel.

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