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de seins vierges, d'une corbeille de désirs, d'une passementerie d'idées juvéniles.
 Si les matins avaient un nom, celui-ci se nommerait Tendresse.
 Tendresse à ce point étrange, et s'infiltrant avec une persuasion telle qu'on se demande si le spectacle s'ourdit hors ou dans vous. Ce matin est une âme : la nôtre, je présume.
 J'évite d'approfondir, crainte d'anéantir ce charme qui est une illusion sans en être une. Or c'est exquis d'habiter cet Instant limitrophant le rêve et la réalité : pays de l'Inexistence-de-l'homme, à moins que ce ne soit celui de l'Existence-de-Dieu. Mais n'approfondissons pas, sinon l'enchantement va se casser comme un joujou. Plutôt évanouissons-nous dans cette limpide féerie de dimanche.
 Rêverie...
 O ce vertige! De par un tas d'oscillations ténues, et comme si la Nature soudain voulait marcher sur les mains, les Papillons et les Fleurs semblent s'intervertir. Et ce phénomène, on dirait qu'il se reflète en mon être bizarre.
 Une aile de papier se pose sur mes genoux, je l'endeuille de ceci :

Mon Aile gît, l'aile pesante de vils deuils;
Mon Corps s'envole, ayant aux flancs de beaux orgueils.
La pécheresse cuve la maligne absinthe,
Et le fol cingle vers les cimes d'hyacinthe.
(La Fleur a pris l'office du lourd Papillon
Qui versa vers la tige son bref pavillon.)
Mais le Corps n'a pas su savourer le ciel tendre,
Et mon Ame n'a pu sur les cailloux attendre.
Il s'est brisé l'orgueil sur les cailloux d'exil,
A jamais Elle a fui vers les saveurs d'avril.
(La Fleur a regagné sa tige malévole;
Il est déjà bien loin le Deux-Ailes frivole.)


 Las! j'ai voulu savoir; aussi, cassé le joujou! Le sable et le son du déboire m'inondent. Maintenant, la Tendresse ambiante me chagrine, et je suis triste comme une petite fille devant sa poupée qui, le ventre ouvert, sourit quand même, impitoyablement.


  26 avril 91.

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