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vos dons
ce soir
vos digdandons
sont noirs
plus que les éteignoirs
et les péchés des pers manoirs
aux heures d'encensoir
Vous avez éteint
ma perruche ravie;
l'héliotrope de ma vie
titube, teint
de ténèbre
ainsi
que si
j'avais ouï
le vin funèbre
épandu par l'œil
épanoui
d'une
lune
en deuil.
Essaim de l'arpège
aux alarmes,
suis-je un ver foudroyé;
bouchons de liège
sur les larmes,
suis-je le noyé?
Danses
de crinolines roides,
lances
dites par des armures froides,
vous m'évoquez un baptême à l'envers
où le parrain
d'airain
parsème des bonbons tintamarrés de vers :
baptême
de chrysanthème
où le prêtre
de hêtre
au menton d'hyacinthe
pleure la perle sainte
sur un cadavre
qu'apportèrent au havre
quatre vagues d'épaules,
au havre
des cyprès et des saules :
reposoirs
des malheurs
dont les douleurs
sont les arrosoirs.